La position exprimée par le président de la République quant à l'impossibilité de conclure un traité d'amitié avec la France, sans que cette dernière n'ait admis d'une manière officielle ses responsabilités historiques et morales commises contre la nation algérienne durant la période coloniale, a été soutenue par un grand nombre de militants dans les différents associations de la société civile. En effet, syndicalistes, personnalités nationales, intellectuels et universitaires, dans un communiqué transmis à la rédaction de L'Expression, lancent un appel à tous les citoyens algériens de soutenir cette initiative qui, à leurs yeux, vise à sauvegarder l'identité algérienne. « ... Nous lançons un appel à tous nos concitoyens ainsi qu'aux forces vives de la nation pour se joindre à cette initiative nationale visant à sauvegarder de manière pacifique et par des moyens politiques, intellectuels, culturels, médiatiques et légaux, la mémoire collective de notre peuple...» lit-on dans le communiqué. En outre, les rédacteurs du communiqué estiment que le moment est venu pour le peuple algérien de recouvrer sa mémoire pleine et entière, «loin de toute falsification ou manipulation du passé colonial dans notre pays» soulignent-ils. Par ailleurs, les signataires du communiqué affichent leur disposition à participer afin de faire de ce traité d'amitié un véritable contrat d'amitié entre nos deux peuples. tout en regrettant que «les deux responsables des deux pays n'ont pas encore réuni les conditions objectives devant garantir à cette amitié solidité et pérennité». Les signataires de l'appel songent à adresser aux présidents algérien et français, à l'occasion de la visite du président français Jacques Chirac en Algérie, des lettres. Dans ces lettres qui seront remises par une délégation, les signataires, tiennent à exprimer leurs points de vue en ce qui concerne le traité d'amitié entre les deux pays et à affirmer leurs regrets, suite à l'adoption par les deux chambres du Parlement français de la loi 158 du 23 février 2005.