Le parti a renouvelé sa disponibilité à s'associer à un gouvernement de «réconciliation» dans lequel il aura son mot à dire sur la gestion des dossiers. La justice vient de trancher dans l'une des affaires opposant les parties antagonistes au sein du mouvement El Islah. En effet, le tribunal d'El Harrach a sommé, dans son verdict remis aux concernés samedi, le chef des redresseurs M.Mohamed Boulahia, de remettre la griffe du conseil consultatif, une institution qu'il avait présidée avant sans exclusion du parti en date du 14 décembre 2004, à la personne morale qui représente le parti, en l'occurrence le chef du Mouvement. M.Abdallah Djaballah, «seul habilité à utiliser ce cachet». Cette décision intervient suite à la plainte déposée par ce dernier en début d'année. Pour rappel, M.Boulahia a refusé catégoriquement de se soumettre aux mesures prises par la direction du parti, qui avait prononcé un retrait de confiance à son encontre ainsi que pour les 12 autres députés «redresseurs».Dans une rencontre organisée hier, avec la presse, M.Lakhdar Benkhellaf, secrétaire national chargé de l'organique, s'est montré très satisfait de ce développement: «A partir d'aujourd'hui, les exclus n'auront ni le droit de parler ni d'activer au nom du parti», fait-il remarquer. Cette première victoire pour le camp de Djaballah dans la bataille judiciaire qui oppose les frères ennemis, tranche définitivement, selon notre interlocuteur, la question de la représentativité à El Islah «Ce verdict tire son importance du fait qu'il touche le protagoniste du mouvement dit de redressement et confirme encore une fois la légitimité des institutions en place à El Islah». Notons que les redresseurs ont utilisé la griffe du parti, notamment dans le cadre de la préparation de leur congrès. Une rencontre non validée par le ministère de l'Intérieur. Par ailleurs, le congrès auquel a appelé Djaballah reste suspendu à la décision de la justice, qui pour rappel, a décidé, sur demande du parquet, de renvoyer le dossier à l'enquête. Interpellé sur ce dossier, Benkhellaf, à l'allure très rassuré, a estimé que «dans le parti on ne se sent pas concerné par cette plainte puisque toutes les donnes ont appuyé la cause de Djaballah». El Islah, qui a accusé dans un premier temps le pouvoir de colporter cette crise pour l'isoler sur la scène politique, s'est-il rattrapé à la faveur de la campagne pour la réconciliation nationale? Notre interlocuteur qui écarte cette lecture, souligne que «le mouvement défend ce projet depuis le début de la crise». «Ce n'est pas parce que le président de la République prône ce projet que nous devons nous opposer à sa démarche». Dans le même contexte, El Islah a réitéré encore une fois sa disponibilité à s'associer à un gouvernement de «réconciliation» dans lequel le parti aura son mot à dire sur la gestion des dossiers importants. «L'opposition n'est pas une fin en soi pour El Islah», conclut-il.