Le vice-ministre de la Défense Elles plaident pour «l'abandon des anciennes règles du jeu politique». Le débat autour de la phase de transition se poursuit à travers des propositions de feuille de route de sortie de l'impasse politique actuelle et le vide constitutionnel auquel s'achemine le pays à partir du 28 avril prochain, soit après l'expiration du mandat du chef de l'Etat. Jusqu'ici, il n' y a pas de modèle universel de transition politique. Chaque transition d'un régime autocratique à un autre reste spécifique au pays concerné. La phase de transition permettra au peuple de sortir de la situation de non-politique à une autre situation qui lui donnera la parole et sa place de source de tous les pouvoirs. La mobilisation historique offre une opportunité inespérée de restaurer la souveraineté du peuple, telle qu'elle est proclamée dans la Loi fondamentale et revendiquée aujourd'hui par le peuple. L'armée doit garantir le déroulement de la transition Toutes ces propositions ont un dénominateur commun: l'institution militaire (l'Armée nationale populaire) sera garante du déroulement, en toute sécurité et sérénité, de la période de transition vers le changement démocratique. Autrement dit «les représentants du peuple mèneront des négociations avec le haut commandement de l'armée», indique-t-on. Pour les partisans de cette thèse: «Le peuple réclame le changement de légitimité des institutions de l'Etat.» De toutes ces propositions émanant des personnalités nationales et partis politiques, la phase de transition ou de réformes doit être gérée non pas par le pouvoir, mais par des personnes qui jouissent de l'adhésion du mouvement populaire. Des personnalités, intègres, qui ont gardé un minimum de crédibilité pour faire aboutir les demandes du mouvement. Le président de la République doit présenter sa démission avant la fin de son mandat présidentiel, et ce, en application de l'article 102 alinéa 4 de la Constitution aux termes duquel, en cas de démission ou de décès du président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la présidence de la République. Le décret présidentiel n°19-92 du 11 mars 2019, portant report de l'élection présidentielle constitue une violation caractérisée de la Constitution. De plus, il a créé un vide juridique. Il faut préserver les institutions existantes Certains affirment qu'il est nécessaire de préserver toutes les institutions constitutionnelles existantes afin de rompre totalement avec le système de valeurs autoritaires et assurer la réappropriation de l'Etat par le peuple algérien. La démission du président et la désignation d'un chef d'Etat par intérim, une révision constitutionnelle par référendum et l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle, figurent parmi ces propositions. Abandon des anciennes règles du jeu politique Les nombreuses propositions plaident pour des réformes préalables, avant d'amorcer le processus électoral: il s'agit notamment de l'amendement de la loi électorale, la mise en place de l'instance indépendante de l'organisation des élections et l'amendement de la Constitution en vue de la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice et l'amendement de la loi sur les partis politiques et celle sur les associations. Le pouvoir présidentiel sera exercé durant cette période par un comité ou une direction collégiale qui nommera également un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législatives dans un délai de 6 à 12 mois.