L'Unicef a attribué hier la mort de civils, dimanche dernier, dans la capitale yéménite Sanaa à «une explosion», donnant un bilan à la hausse de 14 enfants tués et 16 blessés, la plupart ayant moins de neuf ans. Un précédent bilan de la coordinatrice des affaires humanitaires de l'ONU pour le Yémen Lise Grande faisait état de 11 civils tués, dont cinq écolières. Dans un communiqué, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) souligne que parmi les enfants blessés, certains sont dans un état «critique» et que le bilan des morts pourrait augmenter. «L'incident s'est produit près de deux écoles», indique l'Unicef sans préciser la cause de l'»explosion». Dans une déclaration publiée hier matin, le médiateur de l'ONU pour le Yémen Martin Griffiths s'est déclaré «profondément attristé par la mort tragique de civils, la majorité étant de jeunes écolières». Lui aussi s'est abstenu de désigner des responsables, relevant seulement que les civils «continuent de souffrir des impacts dévastateurs du conflit».»J'appelle toutes les parties à déployer tous les efforts possibles pour mettre fin aux souffrances des civils et à permettre aux jeunes Yéménites de grandir en paix et en sécurité. Seule une solution politique inclusive mettra fin à ce cycle de violence et de destruction», a-t-il dit. M. Griffiths a rencontré lundi à Sanaa le chef rebelle Abdel Malek Al-Houthi, selon l'agence rebelle Saba. Les rebelles Houthis, qui contrôlent Sanaa, ont affirmé que ces civils avaient été victimes d'un raid aérien de la coalition menée par l'Arabie saoudite, mais aucune source indépendante n'a corroboré cette accusation. La coalition sous commandement saoudien a nié avoir bombardé la capitale yéménite dimanche. Le Yémen est déchiré par une guerre dévastatrice qui oppose le gouvernement, soutenu notamment par l'Arabie saoudite, aux rebelles Houthis, appuyés par l'Iran. La coalition menée par l'Arabie saoudite est intervenue militairement en 2015 au Yémen pour aider le gouvernement à stopper la progression des rebelles qui s'étaient emparés de vastes régions, y compris la capitale Sanaa. Le conflit, qui a provoqué la pire catastrophe humanitaire au monde selon l'ONU, a poussé des millions de Yéménites au bord de la famine et a fait depuis 2015 quelque 10.000 morts, en majorité des civils, selon un bilan partiel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Des ONG estiment que le nombre de morts est nettement plus élevé, certaines citant un bilan cinq fois supérieur.