Un drame par négligence Les plafonds de ces immeubles tout juste repeints se sont effondrés sur les occupants des appartements. La Casbah se réveille dans la douleur! Deux enfants en bas âge et trois adultes ont perdu la vie dans l'effondrement d'un immeuble de quatre étages à la rue Tamgilt. Il s'agit d'une mère et ses deux enfants, ainsi que deux frères. Terrible! Il était 5h 50 du matin, quand un bruit strident retentit dans la basse Casbah, à proximité de la mosquée Ketchaoua. Des cris de femmes et d'enfants s'ensuivent! Mais les riverains ne comprennent pas encore ce qui s'est passé. «De l'extérieur, l'immeuble de quatre étages est intact», racontent des témoins. Les hurlements et les pleurs venant de ce fameux immeuble continuent. Les voisins accourent alors vers la cage d'escalier pour découvrir l'horreur. Les plafonds se sont effondrés sur les occupants des appartements. Ils ont été ensevelis sous de gros gravats. Les services de la Protection civile ont été appelés par les habitants qui avaient déjà commencé à essayer de déblayer le lieu du drame. Les pompiers arrivent vers 6 h du matin. «Certains des habitants ont pu être sauvés du fait que leurs logements n'ont pas été totalement touchés», assurent d'autres témoins. Néanmoins, deux familles sont prises au piège. Les pompiers arrivent à communiquer avec les survivants tentant de les rassurer. Le déblayage se poursuit. Vers 10 h du matin, c'est le choc! On retire un premier corps. Il s'agit d'un enfant de trois ans. C'est l'émoi chez tous les présents. Le corps sans vie d'un deuxième enfant est trouvé, avant celui d'un adulte. Sous le choc et la colère, les habitants voient arriver un cortège. C'est le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. Les riverains le prennent comme une provocation. «Surtout que cet immeuble, comme le reste du quartier, a été repeint à l'extérieur sans subir de vrais travaux de rénovation alors qu'il menaçait de tomber en ruine», peste un jeune du quartier. Zoukh est pris à partie! Les «dégagez ya sarakine» fusent de partout. Tout comme les «vous aurez sur la conscience la mort de ces victimes». Le wali prend la poudre d'escampette sous les insultes d'une population qui ne veut plus de lui et ses semblables. Bouillonnant de colère, les habitants continuent de prêter main forte aux agents de la Protection civile afin de sauver les victimes ensevelies, mais toujours en vie. Ils arrivent à sauver trois personnes qui sont vite transférées vers les services des urgences. En plein Hirak, ce terrible drame n'est pas là pour apaiser ce quartier mythique de la capitale. La Casbah est en pleurs!