Les dernières grandes chutes de pluie ont permis, en effet, de constater l'ampleur des retards récurrents et les déficits enregistrés ici dans ce domaine. Chaque hiver, des boulevards et de grands ronds-points d'accès à Oran sont inondés et rendent la circulation impraticable. Plus grave encore, des artères fraîchement «revêtues» d'un ruban de bitume flambant neuf, se retrouvent après chaque saison pluviale à leur état initial lamentable, truffées de nids-de-poule, de trous et de malfaçons qui font le calvaire des chauffeurs de taxi et des automobilistes. Il y a plus d'un an, une enveloppe de 52 milliards de centimes dans le cadre du PCD a été affectée à une opération de rénovation de près de 70 artères à travers la ville d'Oran. Une opération initialement gérée par l'APC concernée. En février dernier, la gestion de cette opération a été transférée, sur instruction de l'ancien wali, à la direction de l'urbanisme et de la construction. Malgré les garanties et les assurances avancées à l'époque en matière de respect des «règles de l'art» et de préservation ultérieure du réseau rénové, de nombreux tronçons réceptionnés se dégradent à nouveau, souvent à cause de travaux et interventions d'entreprises ou de particuliers sur la chaussée sans remise en l'état de la voie publique défoncée. Mais plus souvent encore, après les flots d'eaux pluviales qui inondent ronds-points et artères, faute d'avaloirs et de regards conformes aux normes élémentaires en la matière. Qualité des travaux ou «tricherie sur le revêtement»? Toujours est-il qu'au rythme des budgets communaux annuels et des crédits centralisés, des millions de dinars ont été consommés dans la maintenance de la voirie communale oranaise... sans que les Oranais ne ressentent un quelconque changement positif. Bien au contraire, le mécontentement croissant laisse place aujourd'hui à des colères perceptibles. Mis à part les quelques grandes artères, connues pour être le trajet de passage incontournable des cortèges officiels, aucune rue ou ruelle oranaise n'est épargnée par la dégradation avancée de son revêtement ou de ses trottoirs.