Ramadhan ou pas Ramadhan, la même ferveur Ces dernières semaines il n'y a pas eu d'évolution notable malgré la mobilisation qui ne faiblit pas, mais on a tendance à oublier que les Algériens ont déjà gagné la plus dure bataille qu'est le 5e mandat. 3 mois, c'est l'âge du développement intellectuel! Bébé Hirak les fête aujourd'hui. Lui qui est né grand, comme d'ailleurs le peuple qui l'a enfanté, arrive à maturité. Il a acquis les connaissances, la capacité à résoudre toutes les entraves du système et surtout à exercer son jugement! Il compte encore le faire savoir demain lors de son XIVe acte qui coïncidera avec ce mois anniversaire. Ainsi, la rue est déterminée à faire une nouvelle démonstration de force lors de ce vendredi qui s'annonce des plus chauds, et pas qu'à cause du mercure! «On sera plus nombreux que les deux premiers vendredis du Ramadhan», promettent les Algériens sur les réseaux sociaux. Ils veulent par là envoyer un message fort en réaffirmant que seul le peuple décidera. «L'bled bladna ou andirou rayna» (c'est notre pays et on instaure notre volonté, Ndlr), comme le crient chaque semaine les manifestants. En fait, les choses sont simples: le Hirak refuse qu'on lui dicte une transition qu'il n'aura pas choisie. Ils contestent par la même les résidus du «bouteflikisme». Ce qui l'amène logiquement à refuser la présidentielle du 4 juillet prochain. La veille de la fin des candidatures Il compte donc encore une fois bien le faire savoir, surtout que cela coïncide avec la veille de la fin du dépôt des candidatures, ce que les Algériens considèrent comme étant une mascarade électorale. «Makache intikhabte maâ el isaba» (Pas d'élections avec la bande mafieuse, Ndlr) sera donc certainement l'un des slogans-phares de cette 14e symphonie où le maintien de la mobilisation sera l'un des enjeux principaux. Les étudiants montrent la voie... Les étudiants, le coeur de la révolution du Sourire, ont d'ailleurs, montré la voie en faisant de cette semaine celle de la protestation. Ils ont offert une véritable démonstration de force en organisant trois grandes marches nationales. Ils ont battu les pavés, samedi dernier, puis dimanche dernier lors de journéenationale de l'étudiant avant leur grand rendez-vous hebdomadaire du mardi. À chaque fois, la mobilisation et la détermination étaient au rendez-vous. Cette jeunesse, qui est la future élite du pays, a encore une fois «reboosté» cette révolution bien de chez nous comme elle l'a d'ailleurs fait durant les 13 précédentes semaines, particulièrement la première du mois sacré de Ramadhan. Tout cela pour dire que les Algériens ne lâchent rien! Même si un sentiment de lassitude se fait ressentir dans la rue et sur le terrain de bataille du mouvement que sont les réseaux sociaux! Les Algériens s'inquiètent de cette situation qui n'a pas évolué depuis le départ de l'ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ils le sont également par rapport à l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays. «On n'arrive toujours pas à voir le bout du tunnel», est un message qui se répète ici et là. Cependant, malgré ces appréhensions ils veulent tenir bon. «Ce n'est pas le moment de lâcher, on est presque au bout du rêve», estime Mehdi, animateur du mouvement du 22 février. Un sentiment partagé par la majorité de ses compatriotes. «Ils veulent jouer sur cette dernière carte, mais il faut le prouver, que Hna samtine aâlihoum» (on est plus têtu qu'eux, Ndlr), soutiennent-ils. Lassés mais toujours... déterminés! Il faut dire que ces dernières semaines il n'y a pas eu d'évolution notable malgré la mobilisation qui ne faiblit pas, mais on a tendance à oublier que les Algériens ont déjà gagné la plus dure bataille qu'est le 5e mandat. Un peuple qui a réussi à faire tomber ce mandat de la honte est un peuple capable de faire déplacer des montagnes. En tout état de cause, les Algériens ne veulent pas perdre le cap du Hirak qu'est la mobilisation dans un esprit «silmiya». C'est dans ce sens que des appels pour éviter les scénarios du vendredi dernier, ne se reproduisent pas, avec la fameuse bataille des escaliers de la Grande Poste qui a failli tourner au vinaigre! «On restera sur les trottoirs d'en face. Objectivement, les vidéos montrant les sous- sols sont inquiétants en termes de sécurité et même si notre sécurité n'est pas leur souci, l'excuse est valable», est le genre de messages qui sont en train d'être partagés comme une traînée de poudre sur la Toile. Demain sera donc un 14e vendredi comme au premier jour...