Les représentants du gouvernement yéménite au Comité de coordination du redéploiement (RCC) à Hodeïda ont suspendu leurs pourparlers avec le général Michael Lollesgaard qui dirige une mission de l'ONU pour superviser la situation dans la ville portuaire, a annoncé un porte-parole militaire. Selon Waddah Dubaish, porte-parle des forces gouvernementales sur la côte ouest du pays, l'équipe gouvernementale a suspendu toutes les rencontres et discussions des derniers jours avec le général Lollesgaard.» L'équipe gouvernementale a été privée d'accès aux ports de Hodeïda pour surveiller au retrait des élément du mouvement Ansarallah (houthis) et décidé de continuer le boycott des réunions avec le général Lollesgaard», a déclaré le porte-parole, cité par des médias. Il a affirmé que le gouvernement «a tous les droits pour entrer dans le port afin d'assurer le retrait de tous les éléments armés». Selon lui, le désengagement des Houthis de Hodeïda est «une étape trompeuse qui porte atteinte à la crédibilité du général Lollesgaard», qui a été nommé chef du RCC pour superviser le retrait des parties prenantes au conflit de la ville. Les acteurs du conflit ont conclu un accord de paix en décembre dernier à Stockholm, qui préconise un cessez-le-feu à Hodeïda et la formation du RCC avec pour mission de superviser le retrait par étapes des forces gouvernementales comme houthis. Ces dernières semaines, les Houthis ont annoncé que la première phase de leur désengagement avait été achevée, sous la supervision de l'ONU. Selon l'Accord de Stockholm, à l'issue de la première phase, les Houthis doivent retirer leurs forces à cinq km des trois ports de Hodeïda alors que les forces gouvernementales devraient se redéployer à quatre km d'une zone appelée Kilo-8. Mardi dernier, le Parlement yéménite a publié un communiqué rédigé en des termes très forts, appelant le gouvernement à suspendre ses pourparlers avec l'ONU et à couper les liens avec Martin Griffiths, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Yémen. L'Accord de Stockholm, parrainé par l'ONU, représente la première étape vers une résolution politique globale de la crise yéménite et son application a été longuement retardée. Cet accord porte notamment sur la ville portuaire de Hodeïda, le principal point d'entrée des importations commerciales et de l'aide humanitaire du Yémen. La ville portuaire est au coeur de nombreux affrontements depuis 2017. Des informations contradictoires ont circulé depuis plusieurs semaines sur l'accès des ONG humanitaires aux entrepôts de céréales pour leur distribution aux millions de yéménites menacés par la famine. Il semble que les concessions, aussi bien du côté des rebelles Houthis que des forces du gouvernement yéménite appuyé par la coalition conduite par l'Arabie saoudite, soient sans cesse remises en cause, de sorte que les accords annoncés un jour tombent brutalement le jour suivant, au fur et à mesure des rapports de force entre les belligérants.