La session de demain promet d'être houleuse. L'élection du nouveau président de l'Assemblée populaire nationale ne se passera pas sans tracas. Cette plénière risque de provoquer sérieusement des remous. La candidature du secrétaire général du parti majoritaire, qui est le plus favori, ne fait pas l'unanimité au sein de l'APN ni même au carré des députés du parti. Durant les dernières vingt-quatre heures, la bataille a fait rage dans les coulisses. Mohamed Djemaï a multiplié ses contacts au sein du parti et de l'APN pour arracher à tout prix un quitus, mais tout peut être déjoué à la dernière minute. Après l'échec de la réunion avec le groupe parlementaire, tenue lundi après-midi au niveau de l'APN, Djemaï qui n'a pas pu rassembler la moitié du groupe, a encore convoqué un conclave, hier, au niveau du parti. La réunion s'est soldée par une déclaration portant sur la candidature du secrétaire général du parti au poste de président de l'APN. « Après plusieurs rencontres au sein du groupe parlementaire et avec les structures et les commissions du parti au sein de l'APN et après concertation avec le comité des sages du parti, nous avons convenu à la candidature de M. Djemaï au poste de président de l'APN », a déclaré Khaled Bourriah, chef du groupe parlementaire du FLN. D'autres candidats du parti se sont manifestés, à l'image de Abderrezak Terbèche, vice-président de l'APN, Abdelhamid Si Affif de la commission des affaires étrangères, mais le plus favori reste le patron du parti. Les concertations se poursuivent jusqu'à la dernière minute. Le FLN doit négocier avec ses partenaires de l'alliance pour dégager un consensus avant la tenue de la plénière. Or, la décision ne relève pas uniquement des partis majoritaires.«Comme il s'agit d'un poste important de troisième homme politique de l'Etat, la décision revient au pouvoir», explique un ancien routier du FLN. Selon lui, la procédure ne va pas déroger à la règle. « Avant la réunion d'aujourd'hui, des instructions seront données. C'est ainsi que ça se passe», soutient notre source. « Le candidat au poste de président de l'APN doit jouir de l'appui des centres de décision pour assurer son passage au perchoir», ajoute notre source. Hier, les tractations se poursuivaient jusqu'à des heures tardives. Le groupe parlementaire du RND s'est réuni pour trancher cette question. «Nous allons présenter un candidat», a affirmé Salah Dekhili, député du RND avant le début de la réunion. Or, il est fort probable que le RND retire son candidat bien avant la plénière pour soutenir le choix de son allié traditionnel. Le Mouvement de la société pour la paix qui a soutenu la démarche du FLN contre l'ancien président Mouad Bouchareb n'est pas apparemment satisfait de ce choix. Le MSP compte lui aussi présenter son candidat. Nul n'ignore que le vote n'est qu'une simple formalité, voire de procédure et que les jeux sont faits ailleurs. Le vote d'aujourd'hui sera conduit selon les orientations données par le pouvoir. Les députés FLN qui s'opposent à la candidature du secrétaire général finiront par cautionner. Selon des sources du parti, l'homme fort a mené toute cette bataille contre son adversaire Mouad Bouchareb pour le remplacer. La chance lui sourit apparemment après avoir remporté la tête du parti, Djemaï sera porté au perchoir. Par ailleurs, les partis de l'opposition qui boycottent les activités de l'APN se disent non concernés par ce vote. «Ce qui se passe actuellement au niveau de l'APN est une mascarade, on ferait mieux de dissoudre cette APN », soutient Nadia Chouitem, députée démissionnaire du PT.