La wilaya de Bouira a acquis un appareil dénommé cytaphérèse, qui permet de séparer le sang en globules rouges, plasma et plaquettes. Cet appareil, financé par l'Assemblée populaire de wilaya au profit de l'hôpital de Bouira a coûté 7 millions de dinars. Depuis son acquisition, cet appareil est parqué dans un coin et recouvert d'un drap, pour manque de kits. Même si du côté de l'administration de cet établissement public hospitalier l'on affirme avoir passé une commande de ces kits, qui coûtent 30 000 DA l'unité, la situation s'apparente à un vrai manque de volonté de venir en aide aux nécessiteux. Un culot plaquettaire, ou plus simplement un prélèvement sanguin à l'aide de cet appareil, équivaut à 11 dons de sang. Même si la sauvegarde d'une vie n'a pas d'équivalent en monnaie, les membres de l'Association des donneurs de sang demandent la mise en service de cet outil plus qu'important dans des services comme l'oncologie, la maternité ou l'hématologie. Ainsi, lors des séances de chimiothérapie, le patient a grandement besoin de plaquettes de sang. Parfois, le malade fait appel à des bénévoles et autres membres de sa famille pour satisfaire à cette nécessité. Le recours à un prélèvement par cytaphérèse comblera ce manque, puisque un seul donneur suffira alors. Pour rationaliser les dépenses, l'hôpital peut restreindre l'utilisation à l'avis des spécialistes des trois services que sont l'oncologie, l'hématologie et la maternité, dans le cas d'accouchements à risques. Le don par cytaphérèse peut être l'apanage du seul médecin spécialiste. L'autre contradiction, qui met les malades dans tous leurs états, reste le fait que l'Etat importe à coups de devises ces appareils pour les voir décorer les services, sans y recourir. L'Association des donneurs de sang de Bouira, qui compte dans ses rangs l'actuel secrétaire général de la Fédération internationale, le docteur Abdelmalek Sayah, réélu pour un second mandat au niveau de la Fiods, interpelle les responsables pour mettre un terme à cette situation qui pénalise les malades. Dans ses activités pour la disponibilité du sang, cette association vient d'acquérir un camion de collecte auprès de l'hôpital Nefissa Hamoud (ex-Parnet) d'Alger. Le véhicule qui viendra renforcer le parc de l'association, nécessite des réfections et un entretien mécanique. L'APW de Bouira, en concertation avec le wali et l'association, envisage d'acquérir un second appareil qui sera d'une grande utilité aux structures publiques sanitaires de la wilaya. Il faut également préciser que la loi en vigueur interdit la vente de ces kits au secteur privé car le sang reste le monopole du secteur public. L'association ne peut pas acheter ces kits. L'hôpital de Bouira, où est déposé l'appareil, reste le seul responsable de son utilisation. Comme chacun le sait, en été les risques sont plus évidents. Cet appareil peut sauver des vies dans les maternités, les services d'oncologie de l'établissement hospitalier de Bouira. C'est l'appel des donneurs de sang et des malades.