La situation critique qui prévaut actuellement avec cette pandémie mondiale et qui a affecté notre pays est le motif qui a poussé le comité des donneurs de sang de Bouira a multiplier ses actions ces derniers jours. Hier en nocturne, le comité s'est engagé dans une opération unique puisqu'il a collecté du sang la nuit. Comme chacun le sait, Bouira, à l'instar du reste du pays est concernée par le confinement obligatoire à partir de 19 h jusqu'à 7 du matin. En étroite collaboration avec le Croissant-Rouge local et les scouts, le comité a acquis une autorisation spéciale pour transporter le donneur depuis son domicile jusqu'au siège du comité en face du siège de l'état civil communal. Le comité assure aussi le retour du donneur jusqu'à son domicile. Dans une organisation des plus minutieuses sur le plan des mesures préventives, et une impeccable opération de transport, ils étaient des centaines à joindre le comité pour proposer leurs dons. En moins de deux heures, le comité a été sollicité par plus de 300 appels. Vu la réussite de l'action, le comité prévoit d'autres collectes avant la fin du mois de Ramadhan, surtout que les hôpitaux souffrent d'un manque énorme en sang. Cette action vient s'ajouter à celles antérieures. Ainsi et après la collecte de 160 pochettes de sang au profit des hôpitaux de Blida, les habitants de la commune de Oued El Berdi, 10 km à l'est du chef-lieu ont organisé en collaboration avec le comité des donneurs de sang et les Scouts musulmans, une opération qui a permis de collecter 80 pochettes de sang. Le comité, que préside le docteur Sayah, secrétaire général de la Fédération mondiale, a réceptionné l'été dernier un nouveau clino-mobile. Ce camion qui était abandonné au niveau d'un CHU a été récupéré par le comité qui l'a retapé et remis à niveau pour servir encore des années durant. Grace à ce véhicule réhabilité avec les moyens des bénévoles du comité, la capacité de collecte double, puisqu ce véhicule vient à la rescousse du premier qui donnait déjà des signes de faiblesse. Le manque de sang oblige les responsables du secteur à mettre en marche la cytaphérèse qui permet de séparer le sang en globules rouges, plasma et plaquette. Cet appareil financé par l'Assemblée populaire de wilaya au profit de l'hôpital de Bouira a couté 7 millions de dinars. Depuis son acquisition, cet appareil est inexploité pour manque de kit. Un culot plaquettaire, ou plus simplement un prélèvement sanguin à travers cet appareil équivaut à 11 dons de sang. Même si la sauvegarde d'une vie n'a pas d'équivalent en monnaie, les membres de l'association des donneurs de sang demandent la mise en service de cet outil plus qu'important dans des services comme l'oncologie, la maternité ou l'hématologie. Ainsi, lors des séances de chimiothérapie, le patient a grandement besoin de plaquettes de sang. Le recours à un prélèvement par cytaphérèse comblera le manque puisque un seul donneur suffira alors. « La planète dépend des mégaslaboratoires des sociétés du pays de l'Oncle Sam en matière de dérivés extraits du plasma. Ces laboratoires profitent de la misère de certains pour s'enrichir davantage. Dans ce registre, l'Afrique occupe les dernières places en raison de l'inexistence d'une volonté politique de ses dirigeants » nous confie le SG de la Fédération mondiale.