Le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) a appelé la communauté internationale à «mettre fin à l'agression» et à arrêter de «verser le sang du peuple libyen», après des informations faisant état de préparatifs menés par le général à la retraite Khalifa Haftar pour lancer de nouveau des raids aériens contre la capitale Tripoli, théâtre de combats depuis début avril. Dans un communiqué récent, le GNA a indiqué avoir recueilli des informations sur d'éventuels raids aériens menés par les troupes de Haftar contre des positions clés dans la capitale, notamment le seul aéroport de la ville. A cet effet, le gouvernement reconnu a exprimé son inquiétude concernant une offensive militaire de grande envergure qui, selon le GNA, se prépare contre la capitale libyenne, et a appelé la communauté internationale à «mettre fin à l'agression» et à «verser le sang du peuple libyen». Effectivement, Haftar a, selon des médias libyens, appelé les jeunes de Tripoli à se joindre à ses forces dans le but de s'emparer de la capitale sur fond de mises en garde de la communauté internationale sur les conséquences de l'escalade militaire. Depuis le début des agressions sur Tripoli lancées par les troupes de Haftar en avril dernier, les combats aux portes de la capitale libyenne ont fait 1.093 morts, dont 106 civils, et 5.752 blessés, dont 294 civils, ainsi que plus de 100.000 déplacés, selon un dernier bilan publié lundi dernier par l'OMS. Par ailleurs, un avion militaire libyen a atterri d'urgence dans le sud de la Tunisie, a indiqué hier le ministère tunisien de la Défense. L'avion, un L-39, a touché terre hier matin dans la région de Médenine, a précisé un porte-parole du ministère. Selon plusieurs médias tunisiens, il a atterri avec à son bord deux Libyens en uniforme militaire, sur le bas côté d'une route dans la zone de Beni Khedeche, à 80 km environ de la frontière libyenne. Il s'est avéré quelques heures plus tard que l'appareil appartenait aux forces de l'Armée nationale libyenne autoproclamée du général à la retraite. Depuis le 4 avril, les troupes de Haftar sont engagées dans une offensive militaire pour s'emparer de Tripoli où siège le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par l'ONU. Les combats au sol et les raids aériens dans la bataille de Tripoli ont fait plus de 1 000 morts et des milliers de blessés et ils ont poussé, selon l'ONU, plus de 100.000 personnes à la fuite, dans un pays miné depuis 2011 par les luttes de pouvoir.