L'écrivain Zoubir Zérarga, de la wilaya de Béjaïa, vient d'être primé pour son roman «Meurtre scientifique». Il s'agit de la huitième édition de la Journée du manuscrit francophone dans la catégorie roman policier. L'annonce du choix de Zoubir Zérarga et de son roman «Meurtre scientifique» pour l'obtention de ce prix a été faite le 24 octobre dernier à Paris. «Meurtre scientifique» de Zoubir Zérarga est un roman inspiré de l'actualité immédiate où «le suspense tient en haleine dans une tension narrative provocante». La pandémie comme inspiration L'auteur, à travers ce roman policier, a réussi à convaincre les membres du jury de ce prix dont Michel Dansel, poète et écrivain français, Keltoum Deffous, poétesse algérienne, lauréate poésie de la sixième édition année 2018, Julien Kilanga, linguiste de la langue française et écrivain congolais. Ces derniers ont donc jeté leur dévolu sur ce roman «pour la valeur du travail effectué». Comme il fallait s'y attendre, la pandémie de coronavirus qui bat son plein dans le monde depuis près d'une année, commence à constituer une source d'inspiration pour les écrivains. Et Zoubir Zérarga est l'un des premiers romanciers à s'en être imprégné dans l'écriture de son roman qui vient d'obtenir le prix suscité. Zoubir Zérarga nous confie d'ailleurs: «C'est ma première oeuvre dans ce genre littéraire, je me suis inspiré de la pandémie ravageuse qui frappe actuellement le monde entier, j'ai construit la trame de mon récit autour des agents pathogènes modifiés en laboratoire, provoquant mort d'homme. Alors, le lieutenant Lara Bella, policière ayant trop vu, mais dominée par l'amour de l'argent et bien introduite dans le milieu de la police, enquête sur la mort suspecte d'un virologue, de surcroît patron d'un labo de génie génétique et biochimie. Habituée aux négociations souterraines, Lara attend qu'on lui propose comme à l'accoutumée un marché alléchant pour arranger l'enquête selon la convenance de ses clients, barons de la biochimie et du génie génétique, dont les informations qui couraient à leur sujet, rapportaient que plusieurs chercheurs ripoux, dans une audace scientifique immorale et sans éthique, étaient en course effrénée pour tirer lucre de cette filiale, rapidement pervertie en activité juteuse et rentière. Mais cette fois, la donne a changé. En contrepartie de la somme astronomique d'un milliard de billets de banque, proposée, on a demandé au lieutenant Bella de liquider toutes les personnes ayant la treizième lettre de l'alphabet comme initiale nominale et impliquées dans l'enquête. Cependant, face à cette folle demande, la policière, en dépit de son avidité pécuniaire, récuse l'acte de tuer. Prise alors dans le dilemme de l'argent et du sang, elle sombre dans «une mélancolie morbide la poussant vers le choix douloureux du parti de la mort». Il s'agit, comme on peut le constater d'un roman à l'imagination débordante même si l'auteur s'est basé sur un événement réel (la pandémie de Covid-19) pour construire, tout autour, sa fiction. À travers ce roman, Zoubir Zérarga dit «sans ambages, la douleur qui s'empare de l'humain lorsqu'il est soumis à l'emprise maléfique de ses semblables. Lorsque dans l'exercice de sa fonction, les forces du mal le contraignent au pire des chantages». La folie humaine «L'existence, avec ses hauts et ses bas, n'est pas toujours une partie de plaisir; la magouille et les voies souterraines ont pris le dessus sur mon âme pourtant avertie pour fixer mes actes dans le milieu fangeux du gain facile. Grave encore, à mon avidité pécuniaire on oppose cette fois-ci le meurtre et le sang dans une folle demande qui m'a été destinée. Le seuil franchi par cette exigence inacceptable que j'abomine déjà, a provoqué une cassure irréparable en moi, poussant sans tarder mon âme à sombrer dans une mélancolie morbide», fait dire l'auteur à son personnage principal dans le roman. Dans ce dernier, il s'agit aussi de contestation, de la perte de l'échelle des valeurs, de la déchéance, des agissements contraires aux principes humains qui sont en vogue à notre époque, etc. «Devant tant de comportements répulsifs où le lucre prime sur l'intérêt humain, la plaie morale me devient plus profonde et plus terrible qu'aucun remède quel qu'il soit tonique ne peut me soulager, excepté la délivrance qui me viendra de la mort, mon ultime volonté», s'exprime, en fin de compte, le héros du roman de Zoubir Zérarga. Pour rappel, ce dernier est l'auteur de trois romans au total. En plus de celui qui vient d'obtenir ce prix, Zoubir Zérarga a publié auparavant deux autres romans, intitulés «Le Montagnard au grand nez» et «Amour, exil et destin».