En 2001, Orascom entame sa plus belle aventure en soumissionnant pour la deuxième licence algérienne. Djezzy a fêté hier son huit millionième abonné. L'événement s'il est symbolique n'en est pas étonnant pour autant. Les Algériens savaient que l'opérateur égyptien de téléphonie mobile était bien parti pour atteindre cet objectif qui confirme la suprématie d'Orascom Télécom Algérie sur le marché du mobile. Déjà, au lancement du produit Djezzy, l'on a senti le sérieux et le professionnalisme d'une équipe qui a promis d'aller loin dans la démocratisation de l'outil de communication, de loin, le populaire aujourd'hui. Orascom Télécom, entreprise mère de Djezzy est d'abord un défi lancé au visage des Européens et autres Américains qui pensaient toujours trôner sur le secteur des nouvelles télécommunications. Réputée comme domaine réservé des grandes compagnies occidentales, la téléphonie mobile n'a pas fait peur à Sawiris père. Il fonde en 1997 Mobinil, première filiale de OTH. En quelques années, l'opérateur parvient à imposer sa marque dans le paysage des télécommunications grand public en Egypte, en s'appropriant 53% du marché de la téléphonie mobile dans ce pays. Les perspectives de croissance sont très intéressantes et Mobinil fait un bond annuel de 34%. En 2001, le groupe Orascom entame sa plus belle aventure dans l'axe de la téléphonie mobile. Il soumissionne pour la deuxième licence algérienne en mettant sur la balance 737 millions de dollars. Une mise qui dépasse de loin son principal concurrent, France Télécom qui, ne voyant vraisemblablement pas le potentiel du marché algérien, a proposé 422 millions de dollars. Sentant l'importance du marché algérien, OTH mise tout sur l'Algérie. Djezzy venait de prendre sa vitesse de croisière et c'est vers la mi-2002 que la carte prépayée est lancée. Le succès ne tarde pas et offre à l'opérateur égyptien une opportunité en or. Actuellement, Djezzy est la filiale la plus rentable du groupe Orascom Télécom Holding. Et c'est fort de cette expérience plus que concluante que OTH poursuit son plan d'expansion au sein des marchés dits émergents. En décembre 2003, le groupe s'installe en Irak et parvient à mettre en service un réseau mobile avec près de 600.000 abonnés. Les pays du Sud conquis, le groupe égyptien n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Et pour preuve, OTH a pris, en octobre 2005, le contrôle de Wind, troisième opérateur de téléphonie mobile d'Italie. Weather Investments, dirigé par Naguib Sawiris paiera le prix fort: 12,14 milliards d´euros, dont 7,4 milliards de reprise de dette. Wind compte 12,6 millions de clients. Avec l´apport de Wind, Orascom revendiquait déjà un portefeuille de plus de 30 millions d´abonnés. Le groupe Orascom qui pèse pas moins de 12 milliards de dollars, toutes filiales confondues, tire l'essentiel de sa croissance de sa branche télécommunications, lourde de 8 milliards de dollars. Et c'est toute cette force de frappe économique et financière qui voit en l'Algérie, un terrain d'investissement porteur. Déjà très présent dans le domaine de la construction via la cimenterie de M'sila, l'une des plus importantes du pays, le groupe Orascom a vraisemblablement l'intention de multiplier les investissements en Algérie. Il s'intéresse, à cet effet, à des domaines aussi variés que le bâtiment, l'hôtellerie ou encore l'audiovisuel. C'est dire donc que l'Algérie, après avoir démontré toute sa capacité à être une terre fertile en termes d'affaires, constituera dans les années à venir, une destination stratégique de la «galaxie» Orascom.