L'étau continue de se refermer sur l'ex-wali d'Oran M.Bachir Frik, qui sera entendu, dans les prochains jours, selon des sources généralement bien informées, par un magistrat instructeur de la Cour suprême. M.Frik, dont le nom a été associé à plusieurs affaires liées au trafic du foncier à Oran, a été «dégommé» de son poste de wali de Annaba. Les recours qu'il avait introduits à l'époque pour une éventuelle réhabilitation n'avait pas abouti. Concernant sa convocation par la Cour suprême, nos sources ont précisé que le code de procédure pénale concède aux ministres, aux procureurs généraux, aux présidents de cours ainsi qu'aux walis le privilège de ne pas être entendus par des tribunaux relevant des circonscriptions dans lesquelles ils exerçaient. La Cour suprême se saisira donc de l'affaire avant de désigner une cour qui aura la charge de mener l'instruction à son terme puis d'organiser le procès. Nos sources affirment que plusieurs documents ont été réunis par les enquêteurs pour permettre à la justice de se saisir de l'affaire Bachir Frik. On parle d'un camion plein de documents «à charge», impliquant l'ex-wali et certains de ses proches. Plusieurs affaires du foncier qui avaient éclaté à Oran ont éclaboussé l'ex-wali, ses proches et certains membres de sa famille. On ne se prive pas de parler à Oran d'une mafia qui s'est servie au lieu de servir. On n'hésite pas à estimer la fortune de M.Frik à 400 milliards de centimes, fortune qu'il aurait amassée au cours de son passage dans la capitale de l'Ouest. Cet ex-enseignant qui assurait des piges aux quotidiens Ennasr et El Massa avait gravi les échelons de la hiérarchie de l'administration pour se retrouver wali de Jijel en 1994, puis de Annaba, avant de terminer sa carrière à Oran. Nos sources affirment que profitant des alliances de certains groupes «tapis» dans les rouages du pouvoir, M.Frik a constitué une fortune colossale. Plusieurs affaires introduites par les services de police à Oran avaient permis de découvrir que l'ex-wali avait mis sur pied un réseau de «rabatteurs» qui se chargeraient de constituer des coopératives immobilières qu'ils revendaient en ayant recours à des fausses déclarations et à des prête-noms. Nos sources affirment aussi que son épouse avait profité du pouvoir de son mari pour se constituer une fortune, elle aussi. En effet, on avance le chiffre de 6 magasins qu'elle aurait acquis auprès de l'Opgi ainsi que plusieurs appartements, abandonnés par leurs propriétaires étrangers durant la période 1994-1996, qu'elle aurait achetés avant de les revendre en usant de prête-nom ou de son nom de jeune fille. M.Bachir Frik qui a tout fait pour étouffer les scandales qui avaient éclaté après son départ d'Oran, est rattrapé par sa gestion des affaires de la ville. Il aura à répondre dans les prochains jours des faits qui lui sont reprochés et les révélations qu'il pourrait faire éclabousseront, peut-être, ce qu'on qualifie d'intouchables.