Depuis quelques années, le Conseil national économique et social (Cnes) est devenu une coquille vide. Il s'est cantonné dans un rôle de figuration en présentant des rapports qui n'influent en rien sur la politique des différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l'Exécutif. À l'arrivée du président Tebboune au pouvoir au mois de décembre 2019, il s'est engagé à redonner au Cnes son lustre d'antan. C'est, d'ailleurs, l'un des premiers organismes qui a été touché par la «vague» des changements initiés par le chef de l'Etat. Dès le mois de mars 2020, il a nommé Reda Tir président du Cnes. Un jeune loup venu avec l'ambition de changer les choses et de moderniser cet organe pour qu'il puisse faire face aux défis futurs qui attendent le pays. Cette envie de «rupture» s'est manifestée à travers le changement de nom du Cnes qui s'appelle désormais Conseil national économique, social et environnemental. Mais le nouveau président de l'ancien Cnes semble avoir été «freiné» dans son élan. Mais à part quelques sorties publiques, on n'a pas vu son influence sur la vie économique et sociale. Ce qui a eu tendance à lui attirer des critiques. Chose qu'il réfute catégoriquement. Invité, hier, de la matinale de la Radio nationale Chaîne 3, il a tenu à répondre aux critiques en énonçant le bilan de ce qui a été réalisé depuis sa prise de fonction. Ainsi, cet expert international est revenu sur les exposés qui sont en cours d'élaboration, à l'image du rapport annuel de conjoncture pour l'exercice 2020. «Il sera remis au président de la République au plus tard le mois d'avril prochain, qui est le timing parfait», a-t-il fait savoir. «Le Conseil est chargé aussi, dit-il, de préparer les rapports sur l'état de la nation, qui comporte une évaluation des 10 dernières années et également des rapports de conjoncture semestriels», a indiqué Redha Tir avant de révéler qu'il y a aussi des rapports, élaborés sur la base des saisines du président de la République et du Premier ministre. «Nous avons édité cinq rapports qui sont actuellement à la disposition du gouvernement», signale-t-il. Néanmoins, le président du Cnes s'est réjoui de l'adoption des nouveaux statuts de son organisme, qui, pour lui, sont la base de toutes les actions futures. «Cela va lui permettre de redevenir une véritable force de proposition et de contrôle et d'évaluation de toutes les politiques publiques», a-t-il soutenu rappelant que le président de la République lui a donné une «arme» pour réussir cette mission, à savoir le décret exécutif qui définit clairement les nouvelles prérogatives du Conseil. « Ce qui fait que le Cnes devrait initier ou contribuer à toute étude visant l'évaluation de l'efficacité des politiques publiques dédiées au développement de l'économie nationale», a-t-il souligné. L'autre mission de Redha Tir et ses collaborateurs est de dynamiser et faciliter le dialogue social et civil. «On doit aussi assurer et favoriser la concordance et le rapprochement entre les différents acteurs économiques, sociaux et environnementaux», soutient-il. «Cela en associant les partenaires de la société civile, de sorte à concourir à l'apaisement du climat économique et social», a ajouté l'invité de Souhila El Hachemi. En plus de ces nouvelles missions, le Cnes garde celle pour laquelle il a été créé, à savoir l'orientation des politiques du gouvernement. «Le Conseil national économique, social et environnemental doit, également, proposer et recommander au gouvernement toutes mesures et dispositions d'adaptation ou d'anticipation des politiques publiques», insiste son président affirmant que cela devrait améliorer la décision publique. «Ce qui est nouveau pour nous dans cet aspect, c'est l'évaluation des mesures de court terme du gouvernement», atteste-t-il. Djerad et son Exécutif sont donc désormais sous la loupe du Cnes...