«Il n'est pas plausible que la sécurité sociale puisse servir de base arrière pour amoindrir les charges sociales des patrons.» Les retraités, regroupés dans une fédération nationale affiliée à la Centrale syndicale, ne veulent pas décolérer après l'adoption, par le conseil des ministres, d'un projet de loi sur la promotion de l'emploi. Selon Abdelmadjid Azzi, porte-voix de la Fntr, le projet est contraire à la loi fondatrice de la sécurité sociale. Car, le projet de loi du gouvernement vise l'utilisation de l'argent de la sécurité sociale à d'autres fins que celles permises par la réglementation en vigueur. En d'autres termes, le même projet, explique l'orateur, convié à l'émission hebdomadaire «L'invité de la presse» de la radio Chaîne II, spécifie des nouvelles mesures pour l'encouragement et l'appui à l'emploi à travers la consommation de la bourse de la sécurité sociale. Il n'est pas plausible non plus que la sécurité sociale puisse servir de base arrière pour amoindrir les charges sociales des patrons en faisant recours aux finances de la Cnas. Le ton semble se durcir du côté des retraités, car, au stade où sont les choses, seuls les parlementaires peuvent sauver les meubles en désapprouvant le projet qui fâche. «Nous ne voulons pas nous taire, car la Cnas appartient aux travailleurs, aux retraités et aux malades», avertit le porte-parole des retraités. Et de renchérir sur le même temps que «même s'il y a excédent, l'argent de la sécurité sociale appartient aux cotisants et non pas aux demandeurs d'emplois». Une manière de dire que la promotion et l'appui à l'emploi ne doivent pas être financés et/ou soutenus par l'argent de la Cnas. Sur le plan réglementaire, explique l'invité de la Chaîne II de la radio algérienne, la loi interdit l'utilisation des revenus de la Cnas à d'autres fins que celles allant dans le sens de l'intérêt général des cotisants. Justement, dans la foulée, Abdelmadjid Azzi pense qu'il est prioritaire et plus logique de penser à revaloriser les pensions des différentes catégories. Car, selon toute vraisemblance, il est illogique que, à titre indicatif, l'allocation du travailleur retraité ne soit pas revue à la hausse avec un excédent de 1 milliard dans les caisses de la sécurité sociale. Effleurant cette affaire, l'orateur a évoqué des prévisions d'une légère hausse, puisque le conseil d'administration a approuvé pour l'année en cours une cagnotte de l'ordre de 3 milliards de dinars. Mais toute revalorisation doit être décidée par le ministère en charge. Le département des finances, à en croire Abdelmadjid Azzi, a été également saisi pour une éventuelle révision à la baisse des impôts pour la catégorie des retraités. Selon lui, les retraités espèrent voir leur requête prise en charge dans le cadre du pacte national économique et social. Mais la question qui s'impose est de savoir si l'Ugta, membre de la tripartite, est toujours en mesure de défendre l'intérêt des travailleurs. Parmi les suggestions proposées par la Fédération nationale des travailleurs retraités figure celle de l'agrément des médecins par la Cnas aux fins de pratiquer des tarifs de la sécurité sociale et prescrire par la même des médicaments qui seront obligatoirement remboursés par la même institution. Le ministère du Travail va-t-il en dépit du courroux qui accompagne le projet de loi maintenir le cap? Faut-il compter sur les voix des parlementaires? Difficile de répondre à cette question.