«le chef du gouvernement a rassuré la centrale syndicale qu'aucune cimenterie ne sera privatisée». Intervenant en marge du 2e congrès de la Fédération nationale des travailleurs des matériaux de construction, bois et liège, le secrétaire général de l'Ugta, M.Sidi-Saïd, a donné un aperçu global sur les grandes orientations du gouvernement d'Ouyahia. En somme, il a estimé que celui-ci était «prédisposé» à prêter une oreille attentive aux demandes des travailleurs formulées par la centrale syndicale. Selon le premier syndicaliste du pays, «le pacte économique et social» tant exigé par l'organisation qu'il dirige est en voie de «se concrétiser». «Nous irons vers ce pacte qui peut garantir les intérêts des travailleurs», a-t-il martelé. Pour mieux argumenter sa «satisfaction», il a dévoilé : «Le chef du gouvernement a rassuré la centrale syndicale qu'aucune cimenterie ne sera privatisée.» Cet acquis est le fruit d'un long cheminement où les cimentiers ont tellement résisté contre les tentatives de privatisation que «les chargés d'étude ne tapent plus à leurs portes», a poursuivi Sidi-Saïd d'un ton ironique. En revanche, si la bataille des cimenteries est entièrement «gagnée», celle des briqueteries est toujours en suspens. En effet, certaines de ces briqueteries continuent de susciter la convoitise des privés. Le porte-parole de l'Ugta a avoué qu'il en était conscient. «Il y a ceux qui veulent acheter (les briqueteries) avec des arrières pensées, car dans le fond, ils visent l'accaparement des terrains.» Une éventualité frontalement rejetée sous prétexte qu'elle est conçue «sans l'aval ni du syndicat ni des travailleurs eux-mêmes». Avant de clore ce chapitre, l'intervenant a exigé des congressistes «de sortir avec des résolutions spéciales sur les briqueteries appuyées par des paliers de propositions». Concernant le programme que compte appliquer Ouyahia, Sidi Saïd s'est refusé de s'y prononcer en affirmant que le secrétariat général ne l'a pas encore débattu. Il sera à l'ordre du jour la semaine prochaine à l'occasion d'un débat regroupant tout le leadership de l'Ugta. Tout en se défendant d'être «un mouton de panurge», le communicant a affiché sa totale adhésion à l'actuelle démarche du chef du gouvernement : «Il y a entre nous et le chef du gouvernement une approche correcte de la reprise en charge du pacte social et économique. Il y a une volonté de se concerter avec tous les rouages de l'organisation pour redémarrer la machine économique dont la corrélation est le bien être social.» Un témoignage qui augure de l'adoption certaine du programme d'Ouyahia. Cependant, il a été convenu que tout ce que le secrétariat général entreprendrait, serait soumis à l'appréciation de la base, et ce, par l'organisation de rencontres régionales pour aboutir à une grande réunion nationale dont il sera question de parapher un document final. S'agissant des sujets qui fâchent, Sidi-Saïd a évité, cette fois ci, de clouer au pilori la chefferie de gouvernement en invoquant des contraintes extrinsèques. Au sujet de la bonification du Snmg à 15.000 DA, Sidi-Saïd a mis en exergue l'écueil de l'article de loi 87 bis. Tout comme il a récusé que des emplois seraient menacés par les nouvelles réformes introduites par le gouvernement. Bien qu'il ne doute pas de sa «bonne foi» présentement, le patron de l'organisation du 1er-mai ne s'est pas empêché de reprocher à Ouyahia sa politique antérieure «destructrice». Ainsi, il a évoqué la vague des licenciements qui a touché essentiellement les travailleurs du bâtiment pour installer un secteur privé fragile. Celui-là même qui a construit les bâtisses qui se sont écroulées lors du séisme du 21 mai 2003. Assurément, on est loin des bras de fer Ugta-gouvernement. Contrairement à la tradition, de part et d'autre, on se rassure et on travaille en «parfaite symbiose». L'effet de la dernière présidentielle semble de mise.