Nous vivons un monde à l'envers.. C'est le moins que l'on puisse dire de ces nouveaux boycotteurs atypiques des prochaines législatives anticipées. Le boycott en soi n'est pas abhorré ou stigmatisé au plan de la tactique et de la stratégie politique. Mais quand ce dernier embrasse une «secte» et un microcosme connu par son soutien aveugle, voire frénétique de tous les processus entamés par le pouvoir en place jusqu'à développer un sens maladif dans le sillage de la consécration de ce soutien en s'impliquant mordicus via des quotas bien ficelés au sein des instances élues à commencer par l'Assemblée populaire nationale (APN). Ces nouveaux boycotteurs frisent l'invraisemblable, au point que l'unanimité est exprimée par l'ensemble des Algériens dans leurs différences et pluralités qu'il s'agit bel et bien d'une nouvelle tournure, à savoir que ces nouveaux boycotteurs n'ont plus de mentor et de parrain comme c'était le cas avant où le parrainage et le mentorat se faisaient avec brio pour constituer une assemblée bariolée des hommes-liges en décrétant l'allégeance et la cooptation comme moyen et méthode pour avoir le statut d'un député avec tout ce que cela entraîne comme privilèges et faveurs. Le processus en cours n'est pas celui d'un contexte que le peuple avait pestiféré lors de son élan populaire du 22 février 2019. Bien au contraire, il s'inscrit en porte-à-faux par rapport aux deux décades de l'oligarchie antinationale et au régime de la compradore effrénée que ce soit au plan politique, économique ou social. Et pourtant, les boycotteurs les plus en vue aujourd'hui, n'ont pas cessé d'appeler à participer massivement dans les joutes électorales sous le «prétexte» que le pays subissait des menaces réelles quant à sa souveraineté nationale et les risques de la dislocation et de la désintégration de la nation algérienne. C'était l'argument de choix de ces boycotteurs à l'image du Parti des travailleurs (PT) et tutti quanti. Le régime de l'oligarchie et ses symboles n'ont pu résister et exister si ce n'est le jeu de décorum monté de toutes pièces dans le but d'amuser la galerie politique via des instances de pacotille. Le mérite du Mouvement populaire salvateur, c'est qu'il a su remettre en cause les vieilles pratiques qui se sont dissimulées derrière les institutions de l'Etat au point de s'identifier à ces dernières. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a aussi fait dans la participation, non pas uniquement au sein des instances élues, mais bel et bien au niveau du gouvernement de Bouteflika. Le changement sera inéluctablement imposé par la volonté des forces patriotiques et d'une manière intrinsèque loin de toutes les manipulations et instrumentalisations émanant des forces obscures dont les accointances avec les puissances étrangères et des officines impérialo-sionistes sont avérées. Le PT vit une sérieuse situation de désert politique en son sein, la question de représentativité au sein de la société fait grand défaut. Le boycott risque d'atomiser le parti de Louisa Hanoune, c'est la loi de la nature qui a horreur du vide. Le PT se trouve entre les deux mâchoires d'une tenaille, assumer la démarche du boycott c'est aussi assumer ces conséquences à moyen terme sur le devenir du parti. Accepter de participer dans les joutes électorales, c'est aussi une autre mâchoire de la même tenaille qui risque de réduire le PT en lambeaux à cause des listes ouvertes et d'élections où le quota est banni. Le boycott ne servira pas comme moyen pour se faire réhabiliter au sein d'un «Hirak» livré à des tiraillements et des jeux de récupération par des nébuleuses multiples. L'enjeu de la situation actuelle que traverse le pays réside dans la consolidation de l'Etat national et la défense de la souveraineté du pays. Le boycott atypique et sans fondement politique, hormis la stratégie de faire construire une vitrine pour servir comme moyen de légitimation des forces occultes et centrifuges via des quotas, est révolu.