Présidée par le chef de l'Etat, la réunion, hier, du Haut Conseil de sécurité a fait le constat de «dérapages», dont se sont rendus coupables des mouvements séparatistes et proches du terrorisme. Même si aucune organisation n'a été nommément citée dans le communiqué final du HCS, l'allusion, à la limite de la légalité, d'activistes du mouvement intégriste Rachad est on ne peut plus claire. La référence est plus qu'évidente lorsque la même source évoque de «graves dérapages émanant de milieux séparatistes et de mouvances illégales proches du terrorisme». Le HCS accuse les uns et les autres d'exploiter «les marches hebdomadaires», pour y semer les graines de l'instabilité. Face à cette situation, le président de la République s'est voulu ferme. Il a affirmé que «l'Etat sera intransigeant face à ces dérapages qui sortent du cadre de la démocratie et des droits de l'homme», rapporte le même communiqué, tout en soulignant que le chef de l'Etat a donné des instructions claires «pour l'application immédiate et rigoureuse de la loi». L'objectif étant bien entendu «de mettre un terme à ces activités non innocentes et à ces dépassements sans précédent». Dans son propos, le chef de l'Etat a identifié les «institutions et symboles de l'Etat», comme étant les cibles des agissements des extrémistes séparatistes et intégristes. Ces derniers «tentent d'entraver le processus démocratique et de développement en Algérie», a indiqué le chef de l'Etat. Cette sortie du HCS intervient quelques jours après une insidieuse opération montée par des officines haineuses à l'effet de diaboliser le corps de la police nationale. Cela, quelques jours après avoir insturmentalisé un jeune homme pour attenter à l'honneur des services de renseignement à travers des slogans choquants, fabriqués à l'étranger pour une consommation locale. Le processus de déstabilisation a, en effet, atteint un nouveau palier, ces derniers temps avec une claire volonté de rééditer des opérations engagées dans plusieurs pays du printemps arabe. Le caractère «sans précédent», cité dans le communiqué du HCS, se justifie amplement au regard de la mise en scène, visiblement très bien étudiée, destinée à impliquer un corps de sécurité, et par de-là l'Etat, dans un «scandale sexuel». Le comble dans le scénario, disons-le, crasseux, tient dans l'association de «leaders politiques», activistes installés à l'étranger et en Algérie, acquis à la cause du mouvement Rachad. La réaction rapide de l'institution judiciaire nationale et le démantèlement de la bande qui a manipulé un adolescent, a mis à nu les projets des milieux haineux, intéressés par la déstabilisation du pays. Les deux épisodes de Nekkich et Chetouane n'ont rien donné, mais la menace demeure. Et c'est cela le sens du message présidentiel en appelant à l'application stricte de la loi dans toute sa rigueur. La fermeté de l'Etat est d'autant plus nécessaire que l'Algérie est aux portes d'élections législatives, dont la réussite n'arrange en aucune manière les affaires des milieux proches du terrorisme. Ces derniers perdraient beaucoup dans une Algérie définitivement stabilisée au plan politique. Le processus électoral est, à cet égard, une arme plus qu'efficace contre les organisations terroristes. Ce n'est donc pas un hasard que le président de la République suive de très prêt «les efforts déployés par les institutions de l'Etat pour la préparation des élections législatives du 12 juin 2021», tout en «mettant l'accent sur l'impératif de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la réussite de cette échéance», a ajouté la même source. L'enjeu est de taille. Il s'agit de protéger l'acte électoral pour permettre aux Algériens d'élire librement leurs représentants à l'APN. Cela passe par l'application de la loi dans toute sa rigueur. «Personne n'est au-dessus de la loi», affirmait le chef de l'Etat, lors de l'entretien qu'il a accordé, récemment, à des titres de la presse nationale.