Les mouvements Rachad et le MAK sont, depuis, hier, officiellement classés organisations terroristes par l'Etat algérien. Le Haut Conseil de Sécurité, qui s'est réuni, hier, sous la présidence du chef de l'Etat, a très distinctement cité ces deux organisations dans son communiqué rendu public le même jour. Cette décision a été prise, souligne-t-on, de même source après l'examen par le HCS des «actes d'hostilité et d'incitation commis» par le MAK et Rachad, qui, affirme-t-on, «visent à déstabiliser le pays et à compromettre sa sécurité». Ces motifs ont amené les membres du HCS à les «inscrire sur la liste des organisations terroristes». Le communiqué note que le MAK et Rachad seront dorénavant traités par les services de l'Etat en tant que mouvements terroristes. Cela suppose que toutes les personnes qui se revendiquent de ces organisations tomberont sous le coup de la lutte antiterroriste menée par les services de sécurité et la justice. La décision du HCS aura, à n'en pas douter, un impact direct sur la gestion de ces deux mouvements, leurs activités visibles et invisibles, leurs financements intérieurs et extérieurs, l'organisation même de leurs cellules à l'intérieur du pays, feront l'objet d'investigations profondes. Le travail qu'effectueront les services de sécurité permettra de lever le voile sur les intentions réelles de ces deux mouvements, notamment Rachad, rejeton de l'ex-FIS. Ce mouvement, rappelons-le, a tenté de noyauter le Mouvement populaire en y introduisant des slogans clairement orientés contre la stabilité du pays. Dorénavant, les militants de ce mouvement, dont beaucoup ont un passé terroriste, devront rendre compte de leurs actions et contacts à l'étranger. Il ne sera pas compliqué pour les services de sécurité de remonter les filières et les démanteler, maintenant qu'ils disposent du quitus du Haut Conseil de Sécurité. La lutte contre les discours séditieux de cette organisation gagnera en efficacité et la réponse judiciaire permettra d'«assécher» l'organisation à l'intérieur et réduire considérablement la marge de liberté dont disposent ses leaders à l'étranger. L'on rappellera que des mandats d'arrêts internationaux ont été lancés contre les chefs de cette organisation établis en France et en Grande-Bretagne. Le classement d'hier donne plus de force à la démarche de la justice algérienne. Sur un autre plan, le HCS a examiné la question de l'ouverture de l'espace aérien. Le Conseil a passé en revue «les mesures liées à l'ouverture des frontières aériennes, et les conditions que doivent remplir les voyageurs», rapporte le même communiqué. L'autre décision importante prise par le HCS concerne les frontières terrestres qui demeureront «fermées sauf en cas de nécessité». Le Conseil a évoqué également les derniers préparatifs liés aux élections législatives du 12 juin 2021. Sur le sujet, «le président a exprimé sa satisfaction des efforts consentis par les institutions de l'Etat pour faire en sorte que les élections se déroulent dans de bonnes conditions», conclut le communiqué du HCS.