«Nous avons à maintes reprises appelé à l'annulation de l'article 4 glorifiant le colonialisme.» La loi française du 23 février 2005 glorifiant le colonialisme revient comme un leitmotiv. Que ce soit en France ou en Algérie, cette loi n'a de cesse de susciter des réactions. «Nous avons à maintes reprises appelé à l'annulation de l'article 4 glorifiant le colonialisme, tout comme nous ne cessons d'appeler la France à faire son devoir de mémoire, face à l´Algérie», a indiqué la secrétaire nationale du PCF (Parti communiste français) Mme Marie-Georges Buffet, jeudi dernier, lors de la conférence de presse qu'elle a animée à la Maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger. La secrétaire nationale du PCF a appelé la France «à assumer ses responsabilités, regarder son histoire avec objectivité, afin qu´on puisse établir des rapports tout à fait sereins et constructifs entre les deux Etats et les deux peuples». Néanmoins, la France officielle ne semble pas prête à exhumer son passé colonial d'autant plus sinistre qu'il continue à entraver les relations bilatérales entre l'Algérie et la France. Et la loi Sarkozy sur l'immigration est venue comme pour rendre la bourbe plus boueuse encore. Restrictions dans l'octroi des visas aux étrangers, regroupement familial de plus en plus difficile ainsi qu'une kyrielle de nouvelles lois sont les nouveaux «garde-fous» que le gouvernement français compte imposer aux immigrés. Interrogée sur ledit projet de loi, Mme Georges Buffet a souligné que son parti «lutte contre ce projet qui limite le regroupement familial, met sous surveillance les mariages mixtes et vise à réinstaller un peu plus de précarité en France pour les travailleurs immigrés». Elle a ajouté que, face à ce projet de loi, «les progressistes français se mobilisent et organisent une immense manifestation contre ce projet de loi sur l´immigration clandestine le 13 mai prochain en France». Pour rappel, une pétition contre ce projet de loi est en circulation actuellement en France. Associations, personnalités politiques, artistes ainsi qu'un bon nombre d'intellectuels ont tous tenu à dénoncer cette loi qui est d'autant plus xénophobe qu'elle risque de peser lourdement sur les résultats de l'élection présidentielle de 2007 en France. Aussi, ce fait ne profite qu'à l'extrême droite, en premier lieu son leader Le Pen, qui ne cesse d'imputer aux immigrés l'insécurité qui règne dans les banlieues. Toutefois, abstraction faite de ces considérations, la secrétaire nationale du Parti communiste français a insisté sur la nécessité «d´une coopération d´excellence entre la France et l´Algérie, le peuple français et le peuple algérien et les organisations démocratiques françaises et algériennes». Elle a estimé que «tout justifie une coopération de très haut niveau entre les deux pays: une histoire douloureuse mais commune, le fait qu´on soit voisin, que nos populations se soient croisées et se croisent aujourd´hui à travers la présence de nombreux Algériens en France et de nombreux Français d´origine algérienne». Dans le même ordre d´idées, elle a indiqué que le traité d´amitié algéro-français doit être construit «sur des bases claires, qu´il soit bâti d´égal à égal . Ce n´est pas un traité où la France se présente en superpuissance», a-t-elle martelé. Selon elle, «le traité doit traduire la coopération mutuelle concernant les questions industrielles, éducatives, culturelles, ainsi que les problèmes de l´immigration».