Après les scandales financiers, il est temps maintenant d'éviter d'éventuelles fraudes informatiques. La nouveauté apportée au système bancaire appelé paiement de masse, en application depuis hier, est appelée à modifier de fond en comble le dispositif financier, mais l'expose toutefois à une transition, prévue pour 6 mois, «difficile à gérer». Un avis formulé, sans ambages, sur les ondes de la Chaîne II de la radio algérienne par Abderahmane Khalfa, président de l'association des banques et des établissements financiers. Le challenge est de taille, précise l'orateur qui prévoit une possible autre menace qui est «la fraude informatique» à laquelle les pouvoirs publics devront faire face après la dématérialisation des chèques bancaires. Si le paiement de masse renvoie la banque algérienne à une nouvelle ère de modernité, il n'en demeure pas moins que la fraude n'est pas appelée à disparaître carrément d'un terrain aussi miné. «Ce système de paiement de masse ne veut pas dire zéro fraude», admet l'invité de la Chaîne II. Il assure néanmoins sur sa lancée que, sur le même terrain, moins de scandales financiers seront enregistrés, mais aussi moins de fraudes. Car, d'après lui, les scandales financiers et les fraudes sont plutôt dus aux retards accusés en matière de circulation des chèques et de l'information bancaire. La centralisation de l'information, grâce à cette nouvelle forme de paiement «permettra aussi de gérer et contrôler toutes les opérations bancaires». Le danger de la transition est donc le comment faire front à la menace de la fraude informatique. Pour cela, «tout un arsenal est mis en place», indique Abderahmane Khalfa. 1800 scanners, d'une cagnotte de 2000 euros chacun, sont déjà en place et répartis sur plusieurs agences à travers le territoire national. A cela s'ajoute un réseau spécial, des logiciels d'information et un système de sécurité informatique pour éviter toute tentative de fraude. En outre, «nous devons garder un esprit d'alerte et de prévention qui accompagnera l'opération dans ces premiers mois de mise en oeuvre», a-t-il indiqué aussi, soulignant que le processus s'étalera sur un laps de temps prévu pour 30 mois. Tandis que la sécurisation du système ne pourrait intervenir avant février 2007, assure aussi le président de l'association des banques et des établissements financiers. 1250 agences bancaires sont concernées par la télécompensation du chèque et quelque 1500 stations de dématérialisation sont également prévues. Par ailleurs, la tarification du chèque après sa dématérialisation ne sera pas changée, mais l'Etat jouera la carte des volumes des chèques, une stratégie qui devra amortir les coûts de l'opération, explique l'orateur. A propos de la carte bancaire, une nouveauté programmée dans le processus de réforme et de modernisation, celle du retrait est commercialisée, mais «timidement», tandis que celle du paiement existera avant l'automne, à en croire l'invité de la Chaîne II. Ce dernier assure dans la foulée qu'«en 2007 le chèque de retrait n'existera plus, cédant le terrain à une utilisation plus large de la carte bancaire». L'orateur a plaidé également pour l'attribution des crédits sans risque afin de venir à bout du phénomène des crédits impayés.