En nommant le secrétaire général du parti à la chefferie du gouvernement, le président a voulu respecter davantage les moeurs politiques. Le secrétaire général du Front de libération nationale ( FLN), Abdelaziz Belkhadem, vient d'être nommé au poste de chef du gouvernement en remplacement d'Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique en poste depuis mai 2003. Cette nomination fait suite à la démission, présentée hier au président de la République, par l'actuel chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Le président de la République a accepté la démission de M.Ahmed Ouyahia et lui a rendu hommage pour les efforts qu'il a fournis, dans l'accomplissement de la mission qui lui avait été confiée, annonce un communiqué de la présidence. D'ailleurs, selon certaines sources, l'entretien accordé par le chef de l'Etat à Ahmed Ouyahia a duré trois heures au cours desquelles le président aurait tenté de convaincre le Chef du gouvernement sortant de faire partie du prochain gouvernement avec à la clé le poste de ministre des Affaires étrangères, en raison de sa maîtrise des dossiers névralgiques. Ce retour à la chefferie du gouvernement du parti majoritaire obéit à la logique et aux moeurs politiques. En effet, même si l'alinéa 5 de l'article 75 de la Constitution stipule que le président de la République nomme le chef du gouvernement et met fin à ses fonctions, et ce sans tenir compte de sa coloration politique, il n'en demeure pas moins que la logique voudrait que ce poste revienne de droit au parti majoritaire. C'est chose faite. Dès sa désignation, Abdelaziz Belkhadem a, dans une déclaration rapportée par l'APS, affirmé que la nouvelle équipe gouvernementale sera connue sous peu et ce au terme des consultations qu'il a déjà entamées. Sur ce point, nos sources avancent que l'équipe, dans sa majorité, est fin prête et que même deux walis actuellement en exercice en feront partie. En outre, les mêmes sources affirment que sa composante sera rendue publique au plus tard lundi prochain avant de passer à la vitesse supérieure. Sur ce point, le nouveau gouvernement devra se consacrer à résoudre les problèmes restés en suspens, comme le projet de révision de la Constitution, dont il est l'initiateur, et dans la foulée, les prochaines législatives, mais également ceux relatifs aux réformes économiques. Il sera aussi question de répondre aux revendications salariales des travailleurs que le FLN soutient en raison du caractère social du parti. Sur un autre plan, la nomination d'Abdelaziz Belkhadem à la chefferie du gouvernement répond au souci de mener à terme la politique de réconciliation nationale initiée par le chef de l'Etat. Dans le même sillage, la relance économique devra être la base du programme du chef du gouvernement. Le gouvernement Belkhadem fera-t-il d'abord dans le social ou ira-t-il dans le sens des réformes exigées par les instances internationales? Tant de questions qui ne connaîtront de réponses qu'avec la révélation de la nouvelle équipe dirigeante qui est encore au stade de la concertation. Un dénouement optimiste est à attendre même s'il est, à tout le moins, trop tôt pour l'affirmer avant de connaître la trajectoire politique et surtout la composante du nouveau gouvernement.