Benaïcha, Mustapha Kertali, Mezrag et Ali Benhadjar sont contre, Abassi Madani et Mourad Dhina sont pour. Les derniers massacres perpétrés dans la région Ouest par le GIA s'inscriraient, selon toute vraisemblance, dans la logique de guerre à laquelle ne cessent de se livrer les ouailles de Zouabri et de Hassan Hattab qui restent encore sourds à tout appel au dialogue. C'est à une véritable guerre de tranchées à laquelle nous assistons depuis le mois de juillet dernier. Mais il reste à relever que les derniers «faits d'armes» des hordes terroristes se sont déroulés dans des zones où l'AIS était fortement implantée. Le bras armé du FIS dissous, qui avait souscrit à la loi portant concorde civile, voit sa stratégie battue en brèche par les salafistes que l'idée du retour du parti dissous continue de titiller. L'Expression, du 12 août dernier, avait, dans un article, évoqué la possibilité d'organiser un congrès du FIS à l'étranger. Il avait rappelé que cette éventualité avait creusé le fossé entre les pour et les contre. Benaïcha, Mustapha Kertali, Mezrag et Ali Benhadjar sont les farouches adversaires de cette idée défendue par Abassi Madani et Mourad Dhina. Ce «quarteron» s'est attiré les foudres de guerre de ses frères d'armes qui veulent les contraindre, par la concertation et la violence, à adhérer à l'idée d'organiser un conclave à l'étranger. Les derniers massacres ont touché les zones où activait la branche armée de l'ex-FIS dissous. Katibet el-ahouel et Ethabat qui continuent à cultiver un lien filial et organique avec l'aile salafiste de la formation islamiste, veulent pousser au pourrissement, afin de forcer l'adhésion de Benaïcha et consorts à l'idée d'organiser le congrès du FIS à l'étranger. Les régions de Chlef et Relizane, qui ont payé chèrement cette guerre larvée à laquelle se livrent les différentes branches du FIS, constituaient des zones où l'AIS était fortement implantée. Des sources laissent entendre que des familles d'ex-éléments de l'AIS ont fait les frais des expéditions macabres des résidus des GIA qui se sont rangés derrière la dénomination de Houmat Eddaâoua Essalafia dirigée par un ex-émir du GIA de la région Ouest, Abou Djaafar El-Afghani. Il serait naïf de croire que ces massacres ne répondent qu'à la seule politique de terreur. Ils s'inscrivent dans une stratégie déjà largement usitée par les groupes armés islamistes depuis le congrès de Batna qui avait vu les Djazaâristes prendre les commandes du FIS dissous. A l'époque déjà, les maquis de Larbaâ et de Relizane avaient connu des batailles rangées entre les frères ennemis que divisait déjà l'idée de dialogue et de négociation d'une trêve. Médéa, qui était le fief du chef de la Lidd Ali Benhadjar, avait connu, elle aussi, son lot de massacres quand les sbires des GIA s'étaient attaqués à des familles dans un bidonville de Berrouaghia et à des lycéens dans leur dortoir. L'idée d'organiser un congrès du FIS dissous divise les courants qui traversent sa direction. Si au niveau politique on se livre une guerre à fleurets mouchetés à coups de communiqués et de déclarations à la presse, sur le terrain la parole est à la mort et à la terreur et les prochains jours risquent encore d'apporter leur lot de malheurs. La possibilité de promouvoir la concorde civile en concorde nationale constitue un autre sujet de discorde entre les membres de la direction du FIS dissous. Si les éléments de l'intérieur souscrivent à l'initiative, les chefs installés à l'étranger, eux, se montrent réticents quand ils ne la rejettent pas. Les prochains jours risquent de connaître d'autres développements de la situation sécuritaire puisque l'ANP, en lançant de vastes opérations de ratissage, a montré sa détermination à défendre les acquis de la concorde civile, acquis que battent en brèche les lâches massacres commis par les GIA. L'initiative politique n'est plus aux mains de la direction du FIS qui se retrouve prisonnière des contradictions qui lui ont donné naissance, c'est ce que démontrent les sorties médiatiques de Rabah Kebir et de Mourad Dhina qui veulent faire le forcing pour que le parti dissous ne soit pas enterré par les mutations politiques que connaît l'Algérie.