Le gouvernement libyen s'est dit dimanche «prêt» à la tenue de l'élection présidentielle, programmée pour le 24 décembre, et a présenté des mesures devant garantir le bon déroulement du scrutin.»Le gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens et les efforts pour soutenir la Haute commission électorale (HNEC). Nous avons l'opportunité de faire du 24 décembre un jour historique», a affirmé Ramadan Abou Jnah, qui assure l'intérim à la tête du gouvernement depuis que le Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, s'est porté candidat à la présidentielle.»Personne ne doit priver les Libyens de cette échéance historique et nous ne laisserons personne le faire», a martelé Abou Jnah, lors d'une conférence de presse à Tripoli, entouré de plusieurs ministres, ajoutant que l'exécutif de transition était «prêt à céder le pouvoir à un gouvernement élu». Pour sa part, le ministre libyen de l'Intérieur, Khaled Mazen, a également appelé à la tenue du scrutin dans les délais, soulignant que son ministère avait «effectué son travail de protection et de sécurisation des bureaux de vote» malgré les «obstacles rencontrés». Par ailleurs, la campagne électorale pour la présidentielle n'a pas encore commencé et la publication de la liste définitive des candidats a été reportée sine die, samedi par l'Autorité électorale. Aboutissement d'un processus politique inter-libyen laborieux parrainé par l'ONU, les élections en Libye sont censées tourner la page d'une décennie de violences. Pour ce double scrutin, plus de 2,83 millions de Libyens, sur environ 7 millions d'habitants, se sont inscrits sur la plate-forme en ligne de la Commission électorale libyenne. A l'ONU, le président nigérien, Mohamed Bazoum, a plaidé pour la tenue de la présidentielle libyenne le 24 décembre prochain. Le chef de l'Etat nigérien, dont le pays assure pour la 2e fois durant son mandat de deux ans la présidence du Conseil de sécurité, en décembre 2021, a souligné que le scrutin présidentiel en Libye, constitue une étape «cruciale» pour ramener la paix dans ce pays et dans la bande du Sahel. «L'échéance du 24 décembre est cruciale et mon pays fonde l'espoir que l'élection présidentielle prévue à cette date se passe dans de bonnes conditions et ouvre la voie à une dynamique de paix et de stabilité», a expliqué Mohamed Bazoum. Par ailleurs, la conseillère du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, l'Américaine Stephanie Williams, est arrivée, dimanche, à Tripoli, pour notamment soutenir la tenue des élections libyennes prévues le 24 décembre en cours. Dans un communiqué publié sur son site, la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) se félicite de l'arrivée de la conseillère spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour la Libye, Mme Stephanie Williams à Tripoli le 12 décembre 2021. «En étroite coordination avec la MANUL, Mme Williams dirigera les bons offices et les efforts de médiation et l'engagement avec les acteurs libyens, régionaux et internationaux pour poursuivre la mise en oeuvre des trois volets du dialogue inter ibyen et soutenir la tenue d'élections présidentielles et parlementaires», écrit-on. Il est indiqué dans le communiqué que Mme Williams travaillera avec les acteurs libyens pour les aider à maintenir l'élan créé pour les élections nationales par le taux de participation sans précédent sur les listes électorales, la distribution réussie des cartes d'électeurs et l'enregistrement d'un nombre élevé de candidats présidentiels et parlementaires. La MANUL salue le travail de la Haute Commission électorale nationale, qui a réalisé des progrès significatifs dans les préparatifs techniques du processus électoral malgré de nombreux défis et contraintes de temps. «Les Libyens ont souffert assez longtemps à cause des conflits, de la fragmentation et de la division des institutions. Le peuple libyen mérite la possibilité de choisir ses dirigeants par le biais des urnes. Travaillant en étroite collaboration avec le Conseiller spécial et d'autres partenaires internationaux, la MANUL continuera de soutenir un processus électoral qui peut assurer l'unité, la stabilité et des institutions légitimes dans le pays», conclut la mission onusienne en Libye.