Le relâchement constaté, ces derniers mois, concernant les mesures de protection contre la contamination au virus, s'est vite traduit par une recrudescence de cas et on en parle partout. Sur les ondes de la radio locale et sur les places publiques, l'inquiétude est au rendez-vous, sans pour autant inciter les gens à se prémunir contre cette pandémie. Exception faite de la gent féminine, qui semble plus soucieuse, les hommes et les enfants se comportent comme si de rien n'était. Les 107 patients hospitalisés dans les différents services dédiés à la Covid-19, dont 9 cas admis au service de réanimation donnent à réfléchir. Les chiffres communiqués par les responsables, au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Béjaïa, sont appelés à augmenter « si les citoyens, dans leur ensemble continuent à faire peu cas des mesures dictées par la pandémie, en matière de protection», affirme un responsable du CHU. La courbe de la hausse du nombre de cas devrait pousser à plus de prudence. Or, sur le terrain, ce n'est visiblement pas le cas. En une semaine on est passé de 84 cas à plus de 107, avec cinq morts et de nouvelles hospitalisations, rien que pour ces dernières 24 heures. a indiqué Hafid Boudrahem, contrôleur médical au CHU. À ces victimes viennent s'ajouter 10 malades admis au CHU et à l'EPH d'Akbou, chaque jour. 66 malades se trouvent aux services de l'unité Khellil Amrane, dont 9 sont au service de réanimation». Au niveau de l'unité Frantz Fanon, on traite actuellement pas moins de 28 cas de Covid-19. Même cas au niveau de l'unité mère-enfant de Targa Ouzemmour où 13 personnes sont prises en charge, dont 7 enfants et 6 femmes enceintes. Globalement, il a été enregistré plus de 300 malades admis au niveau des différents hôpitaux et des structures sanitaires de la wilaya. Ceci étant dit, il est utile de relever les cas traités à domicile et les porteurs sains, qui circulent dans la nature. Pour ceux-là, on ne connaît pas de chiffres et ils sont probablement très nombreux. La vaccination se fait au ralenti, comme l'explique ce taux de 95% des malades hospitalisés, qui ne sont pas vaccinés, comme annoncé sur les ondes de la radio locale par le premier responsable du secteur, précisant que les mesures prises pour freiner la propagation du virus, notamment l'interdiction des visites au niveau des services dédiés à cette maladie virale et des personnes décédées du Covid-19. La situation vire sérieusement au rouge et le personnel médical commence à donner des signes de fatigue morale. Le laisser-aller des citoyens est inexplicable. «Il y a de quoi s'inquiéter, alors que les structures sanitaires sont pratiquement saturées, les gens vaquent à leurs occupations sans faire cas d'aucune mesure de protection ni la bavette ni la distanciation sociale, encore moins les mesures de désinfection qui font défaut dans pratiquement tous les lieux publics», résume ce médecin qui ne cache guère son appréhension se rapportant aux mauvais jours qui sont déjà là.