Le procès des 84 personnes impliquées, dont trois ex-responsables du CHU, dans l'affaire de détournement et de dilapidation de deniers publics et surfacturation, s'était achevé tard dans la journée de mardi par le réquisitoire du procureur de la République qui a demandé des peines de 7 à 10 ans et le versement de sommes d'argent selon l'implication de chacun des inculpés. Les délibérations ont été renvoyées à mardi prochain. Il est à noter que ce procès avait été entaché d'un petit «incident» d'ordre judiciaire suite au retrait des avocats de la défense qui n'ont pas obtenu satisfaction à leur demande de report. Les avocats de la défense agissant par solidarité ont justifié leur retrait par le fait que la demande de report était normale car un recours avait été introduit auprès de la Cour suprême pour demander une contre-expertise, mais que cette dernière n'avait pas encore répondu à leur recours. Ils estiment donc être lésés par ce refus dans leur droit de défense, nous indiquent des avocats. C'est en vain que les avocats ont attendu le résultat de la demande de report. La présidente de l'audience a d'abord procédé à l'appel des personnes inculpées et l'identification de leurs avocats avant d'entamer les premiers interrogatoires. Voyant le recours introduit par un avocat de la défense rejeté, ils quittèrent la salle en signe de solidarité en créant cet incident particulier dans la pratique judiciaire. Classée au début en criminelle, l'affaire instruite depuis 2005 suite à une plainte du nouveau directeur général qui avait découvert les anomalies dans la gestion, a été orientée vers la correctionnelle pour s'adapter à la nouvelle législation en cours. Les principaux inculpés sont Boukrid Djamel, connu à Blida pour être un grand fournisseur des administrations locales ainsi que trois ex-responsables du CHU pour surfacturation concernant notamment l'achat de matériels de literie et de climatiseurs au profit du CHU Frantz-Fanon. L'affaire qui remonte à 2003 porte sur des transactions d'un montant plus de 24 milliards de centimes en impliquant 84 personnes dont le principal accusé est toujours en fuite.