Sans aller jusqu'à la remise en cause des chiffres de la Cnppdh, elle estime qu'une telle mesure s'impose pour éclairer les Algériens. La Ligue algérienne des droits de l'homme demande la publication de la liste des disparus qui se sont manifestés dans le cadre de la mise en oeuvre de la charte pour la paix. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, M.Hocine Zehouane, le président du Comité directeur de la Laddh, interpelle M.Farouk Ksentini: «Sans préjuger de la bonne foi de vos déclarations, nous demandons de rendre publique immédiatement la liste complète des personnes en question assortie des renseignements exhaustifs permettant de les identifier et de circonscrire les circonstances de leur inscription au registre des disparus et de leur réapparition aujourd'hui sur la scène publique». Cette sortie intervient, faut-il le noter, à la suite des déclarations faites par le président de la Commission nationale pour la défense et la promotion des droits de l'homme, samedi sur les ondes de la Chaîne Une, où il a reconnu «que parmi les 6146 cas de disparus recensés, 183 d'entre eux se sont manifestés». Les 183 personnes recensées disparues ont été retrouvées vivantes et feront l'objet d'une étude des services de son organisme et de l'administration, a affirmé Ksentini. Quant au traitement et au statut qui leur seront réservés, l'orateur s'est référé aux disposition de la charte. Sans aller jusqu'à la remise en cause des chiffres de la Cnppdh, il estime qu'une «la publication de ladite liste s'impose pour permettre à l'opinion publique d'être confortée qu'il s'agit là d'une information loyale et dénuée de tout esprit de montage aux fins de manipulation et de désinformation». Cela permettra également à tous ceux qui se sentent concernés par le problème des disparus et aux ONG internationales et nationales «en particulier dont la nôtre d'opérer à jour leur fichier et de considérer cette annonce comme une action positive dans la recherche d'un traitement juste, loyal de la question des disparus». Le dossier des disparus a rebondi la semaine dernière après les conclusions du comité des droits de l'homme des Nations unies qui a dénoncé les «graves violations» relatives aux disparitions forcées. Cet organisme onusien a relevé spécialement le cas de Salah Saker et de Riadh Boucherf, deux citoyens algériens arrêtés par les services de sécurité pendant la décennie noire.