Erkki Tuomioja, dont le pays exerce la présidence tournante de l'Union européenne, a critiqué la riposte «démesurée» de l'Etat hebreu. L'agression israélienne au Liban occupe l'actualité internationale et préoccupe au plus haut point les leaders politiques dans le monde. De nombreux pays ont appelé jeudi et vendredi derniers toutes les parties en conflit au Proche-Orient à la retenue, après le lancement de l'agression israélienne au Liban jugée «disproportionnée» par l'Union européenne mais considérée comme légitime par les Etats-Unis qui ont manifesté leur soutien à Israël accusant la Syrie d'être responsable de l'escalade du conflit au Proche-Orient tout en s'inquiétant du risque croissant de déstabilisation du fragile équilibre démocratique au Liban. Inquiets de l'escalade rapide de la violence au Liban, ils ont appelé Israël à faire preuve de retenue. Les Etats-Unis avaient mis leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution du Qatar appelant à la fin de l'opération militaire israélienne dans la bande de Ghaza et «du recours disproportionné à la force» dans cette région. Autre son de cloche, le président russe Vladimir Poutine a demandé à inscrire l'agression israélienne à l'ordre du jour du G8 qui se tient aujourd'hui et a appelé «toutes les parties impliquées» dans l'escalade de violence au Proche-Orient à «arrêter immédiatement les hostilités». De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a annoncé l'envoi d'une délégation de haut niveau au Proche-Orient après la dégradation de la situation. Plus tranchée est la réaction du président français Chirac qui s'est demandé de son côté s'il n'y avait pas une volonté de détruire le Liban, estimant «qu'on était au bord du gouffre» allusion faite aux ingrédients déjà mis en place dans la région avec le nucléaire iranien et le conflit maintenant ouvert au Liban. Le président français juge, lui aussi, «disproportionnée» la réaction militaire d'Israël, qualifiant la situation de dangereuse. Le chef de la diplomatie finlandaise, Erkki Tuomioja, dont le pays exerce la présidence tournante de l'Union européenne (UE), a de son côté vertement critiqué la riposte «démesurée» d'Israël au Liban, affirmant que l'Etat hébreu appliquait le principe «de vingt yeux pour un oeil». Sur un autre registre, Le haut représentant de l'UE pour la politique extérieure Javier Solana partira, aujourd'hui, pour le Proche-Orient, dans le cadre d'efforts concertés avec l'ONU pour essayer d'enrayer l'escalade de la violence, a annoncé, hier, le ministre finlandais des Affaires étrangères. Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a estimé qu'Israël se trompait en procédant à une riposte généralisée au Liban et dans la bande de Ghaza, et a appelé l'Union européenne (UE) à exiger «le gel immédiat des hostilités». «A mon avis, Israël se trompe», et sa riposte «ne va probablement entraîner qu'une intensification de la violence» au Proche-Orient, a déclaré M.Zapatero dans un entretien accordé à la radio privée espagnole Punto Radio. Sans doute inattendue par les Israéliens, cette réaction critique de l'Europe les met déjà moralement au banc des accusés.