Il est plus qu'urgent de multiplier les centres de soins oncologiques à travers le territoire national, histoire de rapprocher les malades des hôpitaux. Malgré les efforts et le travail méritoire du corps médical et de l'encadrement du centre Pierre et Marie Curie d'Alger, les cancéreux continuent de vivre le calvaire au quotidien. Une jeune dame atteinte de la maladie et devant se présenter pour un examen de sang avant sa séance de chimiothérapie, s'était présentée, vers midi, à l'hopital Mustapha avec des plaquettes de sang afin de déterminer si son corps était apte à subir le traitement. «Revenez demain!», tel était le conseil qui lui a été prodigué en guise de formule d'accueil. Certes, le fait peut sembler banal d'autant que la responsabilité de l'incident ne peut être imputée à une personne précise. Néanmoins l'on ne peut nier que pareils cas sont légion et rappellent cruellement cette considération, qui semble parfois affreusement faire défaut. Alors que la catégorie des cancéreux est celle qui a le plus soif de compassion. Bien entendu, le lendemain la malade estrevenue subir sa chimiothérapie après une journée de vain espoir. Mais au prix d'une expérience qui lui aura durement rappelé sa condition de cliente des hôpitaux. Face à de tels cas, à la fréquence surprenante, certaines blouses blanches, bien au fait du quotidien de ces citoyens, affirment que les voies de recours, notamment juridiques, existent. D'autant que les malades ont naturellement des droits. Toutefois, il serait naïf ajoutent d'autres sources, de négliger les autres donnes qui constituent la réalité de l'univers médical algérien. Un univers où l'on relève un manque patent d'infrastructures médicales spécialisées dans l'oncologie, particulièrement à l'intérieur du pays et qui voient les patients de tous horizons affluer vers la capitale qui abrite le centre Pierre et Marie Curie situé au CHU Mustapha. D'aucuns dénoncent par ailleurs la centralisation des analyses médicales dont est tributaire toute thérapie. L'on invite donc plus que jamais à l'instauration de laboratoires d'analyses à travers tout le territoire national. Un choix que dictent justement les déplacements fréquents et coûteux pour les malades venant de l'intérieur du pays auxquels il arrive d'effectuer des voyages successifs au cours d'une seule et même semaine vers Alger, par exemple. Ce qui ne fait qu'aggraver l'état pécuniaire des patients, spécialement les démunis qui ne bénéficient d'aucune couverture sociale. Aujourd'hui, apprend-on, la sécurité sociale ne couvre que le 1/3 du prix des médicaments destinés au traitement des cancers. Sachant que les meilleures molécules préconisées par les médecins affichent des coûts qui peuvent revenir à quelque 200.000 DA/ mois au bas mot.A ce titre, l'histoire de cet homme, originaire de l'ouest du pays et qui a été obligé de vendre sa maison afin de se procurer quelque médecine qui puisse soulager ses souffrances, est édifiante. Au moment où les associations de malades spécialisées dans l'oncologie ne bénéficient que d'une maigre subvention qui est loin de satisfaire aux besoins réels d'une large frange de patients qui les sollicitent. Les derniers chiffres font ressortir que le nombre d'hospitalisations de personnes atteintes du cancer, au niveau des différentes structures de santé spécialisées au niveau national connaît, chaque année, une hausse considérable. Ainsi la prise en charge est assurée au niveau de 3 centres de santé à Alger, Blida, Oran et Constantine. Quelque 235.308 hospitalisations ont été recensées en 2005, dont 79.826 au CHU de Constantine, 27.561 au CHU d'Oran, 25.528 au CHU de Blida, alors que le nombre le plus élevé des hospitalisations est enregistré au niveau du centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) de lutte contre le cancer, avec 82.881 cas.