La ministre de la Culture a assuré que l'Algérie accueillera l'ensemble des intellectuels en provenance de ce pays. Le Liban est meurtri par la guerre. Le pays du Cèdre est saigné à blanc. Le peuple fuit. La sinistre guerre, sauvagement menée par l'armée israélienne, ravage tout sur son passage. Devant cette situation délicate, la ministre algérienne de la Culture, Mme Khalida Toumi, a invité les intellectuels libanais à venir s'installer en Algérie. Intervenant mercredi dernier au Palais de la culture, Moufdi Zakaria, à Alger, lors de la célébration de la Journée de la culture arabe, la ministre de la Culture a assuré que l'Algérie accueillera l'ensemble des intellectuels en provenance de ce pays et les soutiendra dans leur lutte intellectuelle. Il est clair que, dans l'état actuel des choses, aucun artiste, au sens large du terme, ne pourra résister à la guerre sans merci menée par le Tsahal. Le seul refuge que les intellectuels trouvent dans ce cas de figure c'est de fuir. L'on se souvient de la décennie rouge et noire qu'a vécue l'Algérie et la catastrophe qui s'en est suivie. On entend parler de toute cette matière grise qui, dans l'impossibilité de continuer à créer ou à travailler convenablement et devant la menace de mort décrétée contre eux par les intégristes, n'avaient trouvé mieux que de partir loin de la fournaise de la violence armée. En outre, dans son allocution prononcée devant le corps diplomatique arabe accrédité en Algérie, et présent lors de la célébration de la Journée de la culture arabe, Mme Toumi a évoqué le rôle que pourrait jouer la culture dans la lutte contre l'agression israélienne et le renforcement de la position de la Nation arabe. Celle-ci fait face, a indiqué la ministre, à des tentatives de judaïsation orchestrées par Israël, ce qui altère des faits historiques et dénature certains aspects culturels arabes pour les présenter comme éléments de la culture juive. Dans cette optique, la ministre de la Culture a indiqué que «ces tentatives ne visent pas seulement la Palestine, mais beaucoup d'autres pays arabes dont l'Algérie qui fait face à des tentatives d'altération de son patrimoine, notamment la musique andalouse qui est une musique arabe authentique et qu'on s'évertue à attribuer à la culture juive». La ministre a souligné que cette politique s'inscrit dans le cadre d'une stratégie tendant à éliminer tout esprit de résistance arabe et à détruire l'identité et la personnalité arabes. Aussi, a-t-elle appelé à l'ancrage de la culture de la résistance en puisant dans l'héritage culturel et l'histoire de la Nation arabe. Mme Toumi a réitéré à cette occasion le soutien de l'Algérie et des intellectuels algériens au peuple irakien qui vit une situation des plus pénibles. A l'occasion de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe, prévue en 2007, la ministre de la Culture a plaidé pour une large participation arabe, estimant que l'idée des capitales arabes est un facteur de nature à renforcer l'unité de la Nation et la pensée arabe commune, de même qu'elle constitue une opportunité pour la redynamisation de la culture arabe. Mme Toumi a offert, à cette occasion, près de 8000 livres aux enfants irakiens, un don qui s'inscrit dans le cadre des décisions de la 14e session des ministres arabes de la Culture, tenue à Sanaa en 2004. L'Algérie est le premier pays à appliquer cette décision.