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Quiétude d'une piste autrefois interdite
VOYAGE AU COEUR DE BOUMERDÈS
Publié dans L'Expression le 16 - 08 - 2006

Boumerdès nous captivait, nous attendrissait mais nous chagrinait aussi, car la bêtise humaine est passée par-là.
L'appellation déjà nous laisse guider par mille et une rêveries, la destination pleine de promesses, amalgamées d'un parfum estival à forte dose. Ville du Rocher Noir, y a-t-il une pensée qui vous titille l'esprit? Certainement oui! Pour ceux qui ne connaissent pas, cette jeune, mais impressionnante ville n'est qu'à une distance de 50Km à l'est d'Alger. Elle nous captivait, nous attendrissait mais nous chagrinait aussi, car la bêtise humaine est passée par-là. Boumerdès était autrefois une destination déconseillée, voire même interdite aux aventuriers. Mais, le Rocher Noir a repris son souffle depuis quelque temps, se détachant petit à petit des mains des bourbiers.
Nous sommes partis, au début de ce mois de chaleur, à la découverte d'une ville qui n'était jadis qu'un petit village fermé. Les côtes algéroises sont baignées, en cette matinée, de purée de pois et de soleil, somnolent sur le dos des nuées. Il ne fait apparition que d'un instant à l'autre pour annoncer une journée, éventuellement chaude au fil des heures qui vont se succéder. Boumerdès était livrée aussi à la psychose d'un été chaud en attentats terroristes. Des explosifs par-ci et des assassinats par-là, une chose est sûre ; Boumerdès ne mérite pas autant de barbarie. C'est une autre réalité à découvrir, d'autant plus que le retour, à petites doses, de la violence pose des interrogations sur notamment, la nature de cette recrudescence terroriste.
A l'entrée de la ville, sur le carrefour séparant Boumerdès de Corso, une ligne droite défile devant nous, bordée d'eucalyptus et de chênes géants. Nos esprits vagabondent, sans le moindre propos au bout de la langue, tangués par un air frais qui pénètre le véhicule par les fenêtres mi-ouvertes. A quelques foulées seulement, un premier double-barrage de sécurité surprit les chauffards, et, à un degré moindre, les étrangers à la région. Gendarmerie et armée se partagent la mission de couper court à la moindre activité «anormale» et/ou «informelle». Des panneaux indiquent une halte inévitable, route rétrécie par des obstacles pointus, tandis que deux éléments de la GN se dressent au milieu de la route pour les besoins d'une observation plus vigilante. A quelques mètres, d'énormes blockhaus en béton ont poussé comme des champignons, annonçant l'entrée nouvelle de la ville, mais aussi une réponse à une demande accrue en logements. Boumerdès est une nouvelle zone d'extension qui, durant les années 80, constituait un «Fort» clôturé, n'ayant qu'une seule porte d'accès, gérée par Sonatrach. La ville dort encore après une nuit estivale des plus longues. Seuls quelques habitants qui pressent le pas afin de s'attaquer à leur besogne quotidienne. Les principales et paisibles artères de la ville, livrées à la monotonie matinale, nous font goûter le parfum estival des longues et chaudes nuits des «aoûtiens». Ces mêmes rues larges et relativement peu encombrées offrent à cette ville, ornée par de nombreux jardins, un cachet particulier. Son sommeil a été brusquement interrompu par les klaxons aigus des bus qui se disputent des places dans la gare routière souvent fréquentée. Les premières lueurs du soleil quittent le giron des nuages pour faire plaisir aux vacanciers qui s'apprêtent à prendre, comme souvent, les chemins des plages. La police a visiblement érigé dans chaque carrefour et coin de plage un poste, assurant une sécurité non-stop aux estivants.
A la découverte du Djebel
Sur le Front de mer, les restaurateurs s'affairent déjà autour des plats du jour, bizarrement une odeur de poisson grillé monte aux narines, c'est le plat préféré des vacanciers et la spécialité qu'offrent plusieurs restaurants. Ce sont les préparatifs d'une nouvelle journée. D'autres vacanciers, non-partisans de la grasse matinée, se régalent, en solo, en couples et en famille, sur les terrasses des cafés, de tartines beurrées, confiture, et café avant de reprendre paisiblement le train-train quotidien.
Nous quittons la ville du Rocher Noir, siège du premier Gouvernement Provisoire de la République algérienne (Gpra), et nous sommes allés à la découverte des douars du djebel. A la sortie de la ville et le long de la route, la Gendarmerie nationale, les éléments de la garde communale et des campings de l'armée ne laissent aucun coin de cette wilaya, isolé.
Une interrogation nous vient à l'esprit ; pourquoi ces individus qui se réclament comme terroristes ne sévissent qu'au sein des villes, sinon qu'à l'aide de grenades au passage des forces de sécurité. Le terrorisme serait anéanti au point de ne plus être en mesure d'un face-à-face avec les éléments de sécurité. «A Zemouri, les gens circulaient même le soir sans aucune crainte. Plutôt, ce sont les séquelles du séisme qui sévissent toujours dans l'esprit de certains des habitants», nous a avoué un cafetier de Zemouri, ville dévastée à la suite du séisme de 21 mai 2003. Celle-ci, qui semble renaître de ses cendres, tente coûte que coûte de retrouver l'ambiance et la convivialité d'antan. Ses habitants, logés dans des chalets en attendant le béton, font le va-et-vient ininterrompu entre Zemouri, Zemouri-Marine, Boumerdès, Le Figuier et les autres villes avoisinantes en toute sérénité. «Le week-end, des vacanciers passent la nuit à la plage, tandis que durant les jours de semaine les balades deviennent rares à partir de 23h», témoigne Raice, un restaurateur spécialiste de poisson au port de Zemouri. Sur la plage, des vagues humaines pressent le pas avant que les autres arrivent. «Ils viennent surtout d'Alger, de Tizi-Ouzou et de Bouira et ils repartent le soir sans le moindre incident», nous avoue Redouane, gardien d'un parking. Sur les plages, la police et la Protection civile prennent place tandis que des éléments de la GN, épaulés parfois par l'armée, dressent des barrages aux sorties et entrées des villes. A Sghirat, une plage en pleine nature qui a fait l'objet, récemment, d'un attentat à l'explosif, un gendarme, chef de poste nous a carrément refusé l'accès.
Le motif de notre existence n'est pas convaincant, ni d'ailleurs notre paperasse. Parfois, dans des conditions particulières, le journaliste n'est pas reconnu et considéré aussi comme ennemi. Bref, il fallait peut-être pas afficher la couleur, car sur la plage, des photographes amateurs font du commerce sans trop de gêne. Le bain dans les vagues de cette mer agitée était vivifiant. A la nuit tombée, venus de quelque village Dellys, Thénia et Sidi Daoud que l'on ne soupçonnait pas après les garanties de certains interlocuteurs, les gendarmes sillonnaient la région, d'une localité à une autre, à bord de véhicules. Des gardes communaux à pied, tandis que des enfants en colonie de vacances à Dellys, l'ancienne Russucurus, sont venus de la plage en dansant et chantant.
Visible dissuasion
Nous partons pour les villages du haut Dellys ; c'est l'étape la plus incertaine et la plus redoutée par notre chauffeur. Le paysage est superbe ; des collines couvertes totalement de vignobles, des vergers, figuiers de barbarie et fermes. La mer danse plus bas à l'air des rafales du vent, ajoutant au décor une touche des plus formidables. Au bout d'une colline quelques maisons nouvellement construites, et d'autres carcasses délaissées à la suite du terrorisme qui a atrocement endeuillé la région.
Nous reprenons la route vers Boumerdès. Les plages sont plus fréquentées et se vident petit à petit à la tombée de la nuit. Nos regards embrasent une féerie d'eau et d'azur, les vagues meurent doucement sur la grève après une montée de colère. Le soir, à la faible lueur d'un soleil somnolant, nous nous sommes arrêtés pour prendre un café, car les paupières deviennent de plus en plus lourdes du fait de la fatigue.
«Le mot terrorisme à Boumerdès n'est plus, la psychose est due aux explosifs fabriqués par certaines personnes qui veulent se faire connaître», nous explique un citoyen à la plage qui ne semble pas effrayé par le scénario des explosifs. Mais, à voir le dispositif de sécurité et le nombre des barrages, et beaucoup d'autres en appui, on a l'impression que la tolérance zéro va être décrétée à l'encontre des quelques bourbiers qui «cherchent la médiatisation». Nous avons salué le Rocher Noir, avant de repartir vers d'autres horizons. La route passe par le couloir Thénia, Corso, Boudouaou pour rejoindre Réghaïa et Rouiba et le paysage change.
Nous verrouillons les portes de la bagnole en laissant derrière nous, des découvertes, des émotions et des souvenirs.


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