Les deux principaux candidats d'opposition à l'élection présidentielle en Argentine, l'ultralibéral Javier Milei et la droitière Patricia Bullrich, ont contesté jeudi l'entrée annoncée en 2024 de leur pays dans le bloc des pays émergents Brics.»Je ne vais pas encourager des contrats avec les communistes parce qu'ils ne respectent pas les bases du libre-échange, la liberté et la démocratie, c'est de la géopolitique», a lancé M. Milei en visant, sans la nommer, la Chine cheffe de file des Brics.»L'Argentine, sous notre gouvernement, ne sera pas dans les Brics», a assuré de son côté Mme Bullrich, qui a affirmé que l'adhésion du pays au bloc serait nulle et non avenue si elle était élue le 10 décembre. Les Brics comptent actuellement cinq pays: la Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, mais six nouveaux membres doivent les rejoindre dès janvier 2024, à savoir l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Ethiopie et donc l'Argentine. Le bloc espère ainsi étendre son influence dans le monde. L'ultralibéral-libertaire Javier Milei se présente en «anti-système» et a recueilli 30% des voix au niveau national lors des primaires argentines visant à pré-sélectionner le futur président. Il est arrivé premier devant Patricia Bullrich, du parti de droite Ensemble pour le changement, qui a totalisé 28% des suffrages d'ensemble lors du scrutin du 13 août. Les deux candidats ont pris la parole à l'occasion d'une journée de conférences du Conseil des Amériques, une organisation américaine d'entrepreneurs. Le ministre de l'Economie Sergio Massa, candidat du pouvoir arrivé troisième (27%), a appelé à la «responsabilité» de ses adversaires après ces déclarations.» Les deux plus gros acheteurs de produits argentins sont le Brésil et la Chine. Que signifie une sortie des Brics pour les travailleurs d'une chambre froide qui vendent des tonnes de viande à la Chine ?», a-t-il demandé lors d'une conférence de presse. Il a aussi rappelé qu'un important accord d'échange de monnaie avec la Chine, qui permet notamment à l'Argentine de payer des échéances de dette en yuan, serait «automatiquement» caduc en cas de sortie des Brics. «Cela ferait très mal» aux réserves monétaires, a-t-il prévenu.