Ce choix traduit la volonté du chef de l'Etat de marquer la rentrée sous le sceau des réformes économiques. Sauf imprévu de dernière minute, le chef de l'Etat présidera, demain, la réunion du Conseil des gouverneurs des Banques centrales arabes qui se déroulera à Alger. Attendu pour d'autres occasions, le président de la République a vraisemblablement préféré se prononcer sur les questions d'ordre économique que politique. Ce choix traduit la volonté du chef de l'Etat de marquer la rentrée sous le sceau des réformes économiques, notamment dans le secteur des finances, actuellement en pleine mue. Le président Bouteflika aura certainement beaucoup de choses à dire, lors de son discours, sur la situation du secteur financier. Il faut reconnaître que malgré les efforts déployés et les moyens consacrés, le secteur financier n'arrive pas à connaître un essor, malgré son caractère stratégique dans la réalisation du programme de relance économique, un programme auquel le chef de l'Etat attache un grand intérêt. Le président n'hésitera, sans doute pas, à avoir les mots qu'il faut pour secouer les cadres et dirigeants du secteur. Les scandales, qui ont secoué ces derniers temps les établissements bancaires, témoignent, en effet, de la fragilité du système financier algérien. Ce ne sera pas la première fois que le président de la République critique le secteur bancaire. Lors d'un discours qu'il avait prononcé au Palais des nations au courant de l'année 2005, le président avait critiqué le fait que 10 milliards de dollars «dormaient» dans les banques. Le système bancaire archaïque ne répond plus aux normes de transactions internationales imposées par un marché de plus en plus intégré dans l'économie mondiale. De même, l'absence d'un marché boursier empêche les investissements par portefeuille qui consiste à prendre des parts sur les entreprises privatisées et, par là même, y injecter des capitaux frais. Les investissements directs doivent attirer les capitaux nécessaires à l'achat des moyens de production. Ce sont là autant de facteurs qui handicapent l'investissement en Algérie. Même si l'on dispose des réserves de change importantes, estimées à près de 70 milliards de dollars et une situation d'endettement, l'une des plus envieuses dans le monde, avec notamment le remboursement anticipé de la quasi totalité de la dette extérieure, il n'en demeure pas moins que la lenteur dont fait montre la réforme du secteur bancaire demeure un handicap majeur qui bloque le développement économique. En optant pour une telle rencontre, le président voudrait donc démontrer l'intérêt qu'il porte à la réforme et au développement du secteur économique. Comme il veut rassurer les jeunes chômeurs sur leur avenir en leur promettant de créer des postes d'emploi et de réduire le taux de chômage à moins de 10% d'ici 2009. Il n'est pas exclu que le président se prononce, lors de son discours, sur les questions politiques qui alimentent la scène nationale. En ce sens, et trois jours après l'expiration du délai de l'application du document de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, l'opinion publique est aux aguets de la moindre déclaration en provenance du Palais d'El -Mouradia.