L'étude de faisabilité du projet, réalisée par la société britannique Penspen/IPA, est fin prête. «Il n'y a aucun doute sur les profits et les avantages que peut attirer le projet transsaharien gaz pipeline (Tsgp), qui devrait relier le Nigeria à l'Algérie via le Niger», a affirmé hier le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, lors d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec ses homologues du Niger M.Mohamed Aboudalhi et du Nigéria M.Edmund Daukoru, actuel président de l'Opep. M.Khelil voulait, à travers ses propos, rassurer que la participation de l'Algérie ne sera que bénéfique en matière d'investissement et de création des postes d'emploi. Devant une demande mondiale croissante concernant le gaz, en particulier le marché européen, la réalisation de ce gazoduc, souligne-t-il, paraît de plus en plus une nécessité pour les pays de l'Afrique, entre autres l'Algérie. C'est ce qu'ont relevé même les deux invités de marque de Khelil. L'actuel président de l'Opep a fait savoir que la réalisation de ce mégaprojet donnera, sans aucun doute, une sérieuse impulsion et assurera de solides perspectives à l'activité économique et au progrès social pour toutes les régions qu'il aura à traverser. Comme il permettra, poursuit-il, d'alimenter en gaz naturel non seulement les régions se trouvant sur le tracé mais aussi les pays voisins. Pour lui, la réalisation de ce projet est inéluctable. Ce dernier a saisi l'occasion pour interpeller la communauté internationale dans l'espoir d'intervenir et de contribuer au retour de la stabilité dans les pays de l'Afrique, notamment subsahariens. Le ministre du Niger a, de son côté, écarté tout impact des conflits que connaît son pays sur la réalisation du gazoduc. Les trois responsables, qui se sont réunis, hier matin à huis clos, ont renouvelé leur engagement à aller de l'avant dans la réalisation du projet. S'expliquant sur l'état d'avancement du projet, le ministre Chakib Khelil a précisé que l'étude de faisabilité du projet est complètement achevée. Celle-ci a été réalisée par la société britannique, Penspen/IPA, qui a présenté son rapport final hier aux participants. D'une longueur de 4128km dont 1037 sur le territoire du Nigeria et 841km à travers le Niger, cette canalisation traversera l'Algérie sur 2310km jusqu'à la côte méditerranéenne, soit Béni-Saf à l'Ouest ou El- Kala à l'Est. Sa capacité de transport est de 20 jusqu'à 30 milliards de mètres cubes, qui seront destinés en majorité à alimenter le marché européen. Le coût global de ce projet, dont la réalisation a été confiée à la Sonatrach pour l'Algérie et Nnpc pour le Nigéria, est estimé à plus de10 milliards de dollars. Comment trouver les moyens de financer ce projet? Telle est la problématique qui se pose pour les trois pays concernés. En réponse à cette question, M.Khelil n'a pas exclu le recours à des fonds de financement internationaux. «Maintenant que l'étude est achevée, nous allons nous consacrer à la signature des accords intergouvernementaux et de quérir des moyens de financement pour lancer les travaux», a-t-il ajouté. L'entrée en exploitation de ce gazoduc est prévue normalement pour 2015. Par ailleurs, interrogé sur la production de l'Opep, le président de l'organisation a exclu toute éventuelle révision des plafonds pour le moment. Même si la demande va reprendre en poussant les prix à la hausse, le président pense qu'il est encore tôt pour réagir. «Actuellement nous suivons la situation de prés car il est préférable d'attendre pour connaître l'orientation du marché», affirme-t-il.