La mosquée est désormais partie intégrante de la société, selon le ministre. Bouabdellah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, a indiqué hier, à l'émission En toute franchise de la Radio Chaîne III, que «500 imams ont été réintégrés, avant la Charte pour la paix et la réconciliation». Il s'agit des éléments affiliés à l'ex-FIS. Il précise qu'ils «ont été incarcérés de manière arbitraire»et que «leurs casiers judiciaires sont vierges». Cependant, s'agissant des autres cas qui ont émis le voeu de revenir, il répond: «Leur réintégration se fait en accord avec les services de réhabilitation. Les dossiers ne sont pas à mon niveau. Quand un cas se présente, on traite son dossier avec les services de sécurité pour savoir s'il n'a pas de condamnation ou des poursuites». La formation des imams est prise en charge. Le ministre estime que depuis 1997, le recrutement des imams se fait par sélection. Depuis cette date, on ne prend que des universitaires. Avant, la situation était différente parce que l'orientation des bacheliers se faisait d'une manière peu équilibrée, destinée plus vers les filières «positives», comme on dit. A présent, les instituts forment près de 1000 imams par an. Il y a également l'apport des mourchidate, toutes universitaires. Quant aux anciens, qui ont acquis de l'expérience sans avoir pour autant le niveau requis, ils suivent des cours de recyclage. Ghlamallah a affirmé, en outre, que la mosquée est devenue partie intégrante de la société. Elle ne l'était pas auparavant. Elle est dotée d'un conseil scientifique qui gère les problèmes et qui répond aux questions posées. «L'espace de la mosquée est réglementé», ajoute-t-il. Les associations ne peuvent donc se substituer aux imams. «Elles n'interviennent pas dans leurs prérogatives». L'Algérie compte 1500 mosquées et 3500 en construction. Il y des circulaires qui réglementent l'activité des mosquées mais les circulaires n'ont pas force de loi. On pense, en conséquence, à une loi relative aux mosquées. La zakat est de deux sortes, explique le ministre des Affaires religieuses. La zakat de l'Aïd el-fitr est une obligation pour tous les musulmans et est donnée aux nécessiteux autour des mosquées. Le ministère a suggéré de la remettre à l'imam ou au président de l'association qui la distribue. Elle ne transite pas par un compte bancaire. La seconde zakat concerne les citoyens plus ou moins nantis qui peuvent verser 2% de leur capital au Fonds de la zakat. Ce fonds dispose d'un compte dans chaque wilaya. Les représentants des donateurs peuvent décider de l'emploi de leurs dons. Une partie de cet argent est destinée, par exemple, aux microcrédits pour aider les jeunes dans des microentreprises.