Près d'un million de Palestiniens sont privés de leurs ressources. L'Algérie a fait un don de 52 millions de dollars qui seront versés sur les comptes de la présidence de Mahmoud Abbas, a annoncé son porte-parole, Nabil Abou Roudeina. Etranglés par le manque de liquidités destinées au paiement des salaires de quelque 170.000 fonctionnaires qui les revendiquent depuis plusieurs mois, le gouvernement palestinien que dirige Hamas fait face à une fronde déclarée par une partie de la population et les éléments des Brigades des Martyrs d'Al Aqsa, bras armé du Mouvement Fatah que dirige le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Près d'un million de palestiniens sont ainsi privés de leurs ressources. Affamer le peuple palestinien pour le contraindre à lâcher le nouveau gouvernement, semble être l'objectif de ce boycott de la communauté internationale. «L'Algérie a fait un don de 52 millions de dollars pour soutenir le peuple palestinien», a indiqué M.Abou Roudeina. Ce n'est pas la première fois que notre pays vient en aide aux palestiniens depuis l'apparition de la crise puisque l'Autorité Palestinienne a été déjà destinataire d'un don de 50 millions de dollars au mois de mars 2005 et d'un second montant qui avoisine les 100 millions de dollars. Les donateurs traditionnels que sont les 25 pays de la communauté européenne, ont mis fin à leur l'assistance financière directe en signe de réprobation de la politique suivie par le parti islamiste palestinien qui a gagné les dernières élections qui ont propulsé le mouvement que dirige Khaled Machal, installé en Syrie, aux commandes du gouvernement. Le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par la communauté européenne, depuis que l'administration Bush l'a porté sur la liste noire des organisations terroristes. Malgré le caractère démocratiques des joutes électorales auxquelles les observateurs européens, dépêchés pour superviser le vote, avaient, pourtant, donné le quitus. La pression des Américains a eu raison de cette reconnaissance qui exprime la volonté du peuple palestinien de changer de gouvernement. Préférant les militants du Hamas qui prônent un discours radical à l'égard d'Israël qu'ils ne reconnaissent d'ailleurs pas, malgré une hostilité internationale vis-à-vis de leur démarche. L'Autorité palestinienne se débat, depuis le début de l'année, dans une grave crise. L'arrêt de cette aide a eu des conséquences politiques, économiques et sociales dramatiques dans un contexte où la population des territoires palestiniens occupés se trouve déjà en situation d'urgence humanitaire. Les palestiniens sont, ainsi, puni pour avoir exercé la démocratie. Cette suspension vient s'ajouter à l'arrêt du transfert du produit de la TVA et des taxes de douanes prélevées pour le compte de l'Autorité palestinienne qui servait à régler les employés publics. L'isolement politique et physique du Hamas semble passer, aux yeux des stratèges israéliens et américains, par la soumission du peuple palestinien à une pression militaire intensifiée, à l'étrangler économiquement jusqu'à le pousser au désespoir et à la lutte fratricide. Le scénario fonctionne à merveille puisque des accrochages meurtriers ont eu lieu entre les éléments du bras armé du Fatah et les militants du Hamas. La dérive a atteint des proportions alarmantes avec les menaces proférées, hier, par les Brigades des martyrs d'Al Aqsa de liquider les trois leaders charismatiques du Hamas: Khaled Maachal, réfugié à Damas et ennemi public numéro un d'Israël, Saïd Sayam et Youcef Al zahar qui se trouvent dans la Bande de Ghaza.