Cette année, les pouvoirs publics, au même titre que le particulier, ont oublié le sens de le solidarité. Ce n'est pas comme les années passées où, en pareille période de jeûne, tout le monde se mobilise pour venir en aide aux pauvres et aux personnes nécessiteuses. Cette année, les pouvoirs publics, au même titre que le particulier qui, d'habitude, faisaient preuve d'actes de générosité, se sont ravisés et recroquevillés sur eux-mêmes abandonnant ainsi tout, une frange ayant vainement compté sur leur aide et leur solidarité, au moment de la rupture du jeûne. En Algérie, du moins dans la wilaya de Bouira, le Ramadhan 2006 aura été des plus catastrophiques en matière d'entraide et de générosité envers les démunis et les familles défavorisées ou subissant une gêne financière en ce mois sacré. La rahma a donc déserté les coeurs, cette année, les âmes charitables ne le sont plus et le désintéressement vis-à-vis des êtres qui sont dans le besoin est criand en ce mois béni. Ces dernières années et durant les Ramadhans précédents, les restos du coeur se multipliaient sans cesse à l'occasion et ouvraient grandement leurs portes pour accueillir les jeûneurs en quête d'une chorba bien chaude. Et contrairement à ce qui est observé cette année, dans toutes les localités ou presque, on trouvait au moins un restaurant de la rahma pour recevoir et servir les pauvres et les nécessiteux. De plus, ces restaurants, gérés par des bénévoles ouverts dans les petites et les grandes villes, servaient jusqu'à 150 repas par jour et recevaient, outre les personnes nécessiteuses, des ouvriers et des travailleurs vivant loin de chez eux. Aujourd'hui, ce n'est malheureusement plus le cas car en ce mois sacré et à travers toute la wilaya de Bouira, on ne peut trouver plus d'une dizaine d'établissements qui assurent gracieusement des repas chauds à ces êtres sans ressources, En effet, sur les quarante-cinq communes que compte la wilaya de Bouira, il n' y a que quatre APC, à savoir Bouira, Aïn Bessem, Lakhdaria et Sour El Ghozlane, qui ont ouvert cette année un restaurant de la rahma. Aux côtés de ces quatre restos financés par les instances communales précitées, il y a lieu de dénombrer cinq autres établissements similaires ouverts dans les localités de Bouira et Raouraoua, depuis le début de ce mois de carême. Un de ces cinq restaurants de la rahma est parrainé par l'Unfa, deux autres par le parti d'El-Islah et les deux derniers par des particuliers qui ont bien voulu venir en aide à leurs semblables et rester aux côtés des dépourvus en cette période bénie. Renseignement pris sur les véritables raisons qui ont fait que durant le Ramadhan 2006, la wilaya de Bouira compte un nombre dérisoire en restos de la rahma, il s'avère que, durant les années passées, les particuliers qui contribuaient à aider les pauvres en ouvrant ce genre d'établissements étaient exonérés d'impôt. Au contraire, pour 2006, les autorités fiscales ont décidé de ne faire aucune concession ni exception et de percevoir réglementairement leurs dus pour toute activité durant ce mois de Ramadhan.