Ces prédicateurs autoproclamés, estiment que le fonds de la Zakat a été détourné de sa vocation. «Des imams bénévoles sillonnent les quartiers dans plusieurs régions du pays pour faire campagne contre le fonds de la Zakat» a affirmé, hier à L'Expression, M.Abdallah Tamine, directeur de la communication au ministère des Affaires religieuses. D'après lui, ces prédicateurs autoproclamés, estiment que le fonds de la Zakat a été détourné de sa vocation, en raison de son utilisation au financement des projets d'emploi des jeunes et autres...M.Tamine répondait à notre question de savoir quels étaient les dépassements enregistrés depuis le début du mois de Ramadhan. Le même constat a été fait, le même jour, sur les ondes de la chaîneIII par M.Mohamed Aïssa, directeur de l'orientation religieuse et de l'apprentissage du Coran au ministère des Affaires religieuses. Qu'est-ce qui motive donc ce brusque regain d'activisme? Pour notre interlocuteur, il ne fait aucun doute que les dernières mesures mises en oeuvre par le ministère des Affaires religieuses, n'arrangent pas certains groupes qui ont l'habitude de vivre dans l'anarchie et le désordre. M.Mohamed Aïssa, pour sa part, souligne que les activistes, à l'origine de la campagne de dénigrement du fonds de la Zakat, sont ceux-là mêmes qui, à une certaine époque, voulaient imposer au peuple algérien «un Etat islamiste». L'on comprend ainsi que les «imams bénévoles» dont parle M.Tamine, ne sont autres que des groupuscules islamistes, qui, apparemment, n'ont pas appris la leçon du passé et que tout retour à l'ordre indispose. D'autant plus que l'objectif des dispositions prises par la tutelle est justement de mettre un terme à cette anarchie. Il convient de rappeler que pour une meilleure maîtrise des lieux de culte, le département de M.Bouabdallah Ghlamallah a mis en place «une commission scientifique» chargée de statuer sur des cas de dépassement et de violation des textes régissant le secteur. «C'est cette même commission qui se penchera sur la question du réglage du volume sonore des haut-parleurs des mosquées et la définition de leur niveau de nuisance». Le ministre a précisé, récemment, que les membres de la commission scientifique étudieront, méticuleusement, l'impact de ce phénomène sur la vie des citoyens avant de fixer les normes acoustiques à mettre en vigueur sur l'ensemble du territoire national. Concernant les horaires de prière, et après avoir constaté une anarchie dans l'appel des muezzins, le ministère a donné des instructions fermes pour que les horaires définis par le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) servent de référence à tous les muezzins. Quant à certaines activités subversives, qui caractérisaient il y a quelques années les lieux de culte, le chargé de la communication auprès du département de M.Ghlamallah indique que les mosquées sont soumises à un contrôle rigoureux de la part de l'inspection générale du ministère de tutelle qu'il dirige et ce, dira-t-il, pour éviter que ces lieux deviennent des endroits, notamment de prêches politiques. Par ailleurs, un phénomène et non des moindres a été constaté ces derniers jours dans certains quartiers de la capitale et sûrement ailleurs. Il s'agit de la prière sur la voie publique; ce qui est formellement interdit par la loi. Cependant, note M.Tamin, «le respect des lois n'est pas propre au culte musulman, mais à toutes les religions existant en Algérie». D'ailleurs, en réponse au rapport du département d'Etat américain, que la liberté de culte n'est pas respectée en Algérie, le ministre des Affaires religieuses a été on ne peut plus formel: «La liberté de confession est mieux respectée en Algérie qu'aux Etats-Unis.» Ghlamallah a rappelé que les lois appliquées aux chrétiens sont les mêmes que celles appliquées aux musulmans.