L'Iran ne rouvrira pas dans l'immédiat son ambassade en Syrie, a affirmé hier la diplomatie iranienne, après le saccage de sa représentation à Damas lors de la chute du président Bachar al-Assad. « La réouverture de l'ambassade à Damas nécessite des préparatifs (...) Nous poursuivrons ce travail dès que les conditions nécessaires seront réunies en termes de sécurité», a indiqué Esmaïl Baghaï, porte-parole du ministère des AE. « Le plus important est d'assurer la sécurité de l'ambassade et de son personnel», a-t-il ajouté. La Syrie et l'Iran ont entretenu de longue date des liens amicaux, depuis le rapprochement opéré dans les années 1970 par Hafez al-Assad, le père de Bachar, bien avant l'avènement de la République islamique d'Iran. L'Iran s'est davantage investi politiquement, financièrement mais aussi militairement en Syrie sous Bachar al-Assad. «Nous étions présents à l'invitation du gouvernement et pour du conseil», a affirmé Esmaïl Baghaï, lors d'une conférence de presse. « Nous n'avons jamais été en Syrie pour soutenir une personne, un groupe ou un parti en particulier», a-t-il assuré. Depuis la chute d' Al-Assad, l'Iran a rapatrié environ 4 000 ressortissants sur les 10 000 vivant en Syrie. M. Baghaï a par ailleurs qualifié de «blague» les commentaires de l'Union européenne sur l'avenir de l'Iran en Syrie. L'Iran et la Russie «ne doivent pas avoir de place» dans la Syrie de demain, avait déclaré lundi à Bruxelles la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. « L'époque où une puissance étrangère essayait de dicter sa loi à une autre région est révolue», lui a rétorqué hier le porte-parole iranien.