Les cours de l'or noir ne gagnent pas du terrain mais n'en cèdent pas trop non plus. Bref, c'est plutôt le statu-quo. Pris en sandwich entre les tensions au Moyen- Orient, les sanctions américaines contre l'Iran et d'éventuels pourparlers sur la fin de la guerre en Ukraine, les prix ont soufflé le chaud et le froid. Ils ont commencé par aligner deux séances de hausse consécutives avant de sombrer durant les trois suivantes. Lundi dernier, premier jour de cotation, les cours du pétrole ont progressé, poussés par les déclarations de Donald Trump sur de potentiels droits de douane supplémentaires et les sanctions visant le secteur énergétique iranien. Le prix du baril de Brent, pour livraison en avril, a grimpé de 1,62% à 75,87 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, pour livraison en mars, a, pour sa part, gagné 1,86% à 72,32 dollars. La guerre commerciale promise par le président américain devait entrer ce jour-là dans une nouvelle phase, avec des droits de douane de 25% annoncés sur l'acier et l'aluminium. Il y a une semaine, il avait menacé le Mexique et le Canada de droits de douane généralisés de 25%, avant de suspendre sa décision pour un mois avant même qu'ils n'entrent en vigueur. L'application de surtaxes sur les produits importés de ces deux pays serait «un problème» car les Etats-Unis «importent du Canada environ quatre millions de barils par jour» et plus de 400 000 quotidiennement, depuis le Mexique, indiquait Robert Yawger, de Mizuho USA. Parmi les facteurs participant à la tendance haussière de l'or noir figurent les derniers développements au Moyen-Orient, où la trêve à Ghaza risque de voler en éclats, après l'annonce par le mouvement de résistance palestinien Hamas du report sine die de la prochaine libération d'otages israéliens. L'entité sioniste, qui a ordonné à l'armée de se préparer à «tous les scénarios», soulignait l'analyste. Les cours du pétrole ont aussi été boostés par les sanctions américaines contre les exportations de pétrole iranien, en droite ligne de la politique de «pression maximale» sur Téhéran voulue par le locataire de la Maison Blanche. Ils poursuivront sur leur lancée mardi, stimulés par le regain de tensions entre le Hamas et l'entité sioniste ainsi que par les effets des sanctions américaines contre l'Iran et la Russie. Le cessez-le-feu est mis à rude épreuve depuis que Donald Trump a promis «l'enfer» au mouvement de résistance palestinien s'il ne relâchait pas «tous les otages» israéliens d'ici samedi (hier, Ndlr). «Le langage des menaces est sans valeur et ne fait que compliquer les choses», lui a répondu le Hamas. «En ce moment, Donald Trump est implacable sur sa rhétorique autour de Ghaza», ce qui rend «les marchés un peu nerveux, même s'il est plus que probable qu'il ne s'agit que de paroles», a relevé John Kilduff, analyste d'Again Capital. Le Brent a gagné 1,49% à 77,00 dollars. Le WTI a progressé de 1,38% à 73,32 dollars. Un gain significatif qui prendra fin dès le lendemain. Les cours de l'or noir ont flanché mercredi, la possibilité de négociations de paix en Ukraine laissant présager un retour du pétrole russe sur le marché, alors que la production américaine est attendue à un nouveau sommet. Le baril de Brent de la mer du Nord a chuté de 2,36% à 75,18 dollars. Celui de West Texas Intermediate a perdu 2,66% à 71,37 dollars. «Ces discussions permettent d'éliminer une partie du risque géopolitique du marché et signent le retour potentiel d'approvisionnements supplémentaires en pétrole de la part de la Russie», notait Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les prix de l'or noir poursuivront leur baisse lors des deux dernières séances de cotation de la semaine pour la clôturer vendredi, à 74,74 dollars pour le Brent et à 70,74 dollars pour le WTI. Les opérateurs continuant de suivre les négociations sur une, possible, fin des hostilités en Ukraine, ce qui pourrait impliquer un allègement des sanctions américaines visant le pétrole russe. «Le règlement du conflit pourrait, à terme, conduire à un allègement des sanctions sur le pétrole russe, ce qui permettrait à une plus grande quantité d'or noir d'atteindre le marché», a fait remarquer Andy Lipow, ce qui est de nature à faire baisser les prix. Attendons pour voir...