Tebboune fait «valser» les médias français! La rencontre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a été attentivement suivie par les médias de l'Hexagone. Le chef de l'Etat a fait la une des titres des médias. Même si c'était en plein week-end, mais les journaux via leur site web et les chaînes de télévision ont vite réagi sur ce qu'ils ont qualifié de «grand geste d'apaisement du Président algérien». Des plateaux spéciaux ont même été consacrés à cet événement devenu, en l'espace de quelques heures, un sujet national de l'autre côté de la Méditerranée. TV5Monde, par exemple, a invité Brahim Oumansour, directeur de l'Observatoire du Maghreb et chercheur associé à l'IRIS pour «décrypter» le message politique du président Tebboune. Cet invité estime tout simplement qu'il s'agit d'un appel à la diplomatie de Tebboune. Un juste retour à ce que devait être la gestion de crise entre les deux pays. «On y perçoit clairement une volonté d'ouverture au dialogue de la part du président de la République algérienne, avec peut-être une condition, via les canaux diplomatiques traditionnels et le respect des protocoles», a indiqué ce spécialiste dans son interview. Il met en avant le fait de la sortie de Macron, jeudi dernier, suivie de la réponse de Tebboune, le samedi d'après. «Cela démontre qu'il y a au moins une confiance mutuelle affichée entre les deux Eexécutifs, entre les deux chefs d'Etat. C'est une bonne nouvelle, car cela donne quand même une lueur d'espoir vers l'apaisement», a-t-il attesté non sans souligner que les propos de Tebboune montrent clairement une volonté de désescalade, d'apaisement. Ces deux mots sont les éléments de langage qui reviennent chez la majorité des médias français. La majorité a mis en avant la phrase où Tebboune qualifie Emmanuel Macron de «point de repère» dans les relations bilatérales, y voyant une opportunité de rétablir des liens «diplomatiques constructifs». Même Le Figaro, souvent critique envers l'Algérie, a adopté un ton mesuré. Il a mis en avant l'appel du Président à désamorcer les tensions et à reprendre le dialogue, en déplorant le climat actuel entre les deux nations. «Désescalade et apaisement» RFI, lui, titre sur «un premier signe d'apaisement». Il estime que la déclaration de Tebboune va dans le bon sens pour calmer les esprits. Néanmoins, il met en avant la condition d'Alger. «Respecter les canaux officiels: à savoir des échanges directs entre Présidents et sinon déléguer uniquement aux ministres des Affaires étrangères». RFI estime que si «Abdelmadjid Tebboune a tendu la main, propose à Paris de sortir de la crise diplomatique en cours, c'est en respectant les codes que le chef de l'Etat algérien souhaite le faire». Ce média public souligne que les « autorités françaises ont salué cette volonté du Président algérien de renouer des liens». Le Monde a également repris l'ensemble des déclarations du président de la République. Le quotidien met en exergue son appel à dépasser le «climat délétère» qui pèse sur les relations franco-algériennes et sa volonté de voir émerger un dialogue impliquant non seulement les chefs d'Etat, mais aussi les intellectuels et les partisans d'un rapprochement. Le Télégramme insiste, de son côté, sur la confiance réciproque entre Tebboune et Macron. Il souligne que «le Président algérien considère que le contentieux entre les deux pays est entre de bonnes mains avec le Président français». Le Point, de son côté, met l'accent sur la volonté de Tebboune a replacer la gestion du dossier des relations entre de bonnes mains en affirmant que, «les tensions entre son pays et la France sont un moment d'incompréhension». Il insiste sur l'appel du président Tebboune d'éloigner les relations bilatérales des manipulations de l'extrême droite française. Il rappelle les propos du Président algérien, qui évoque «deux Etats indépendants, avec deux Présidents qui travaillent ensemble. Tout le reste ne nous concerne pas». L'extrême droite démasquée... D'autres médias français, comme BFfmtv, ont également souligné le rôle néfaste joué par certains responsables politiques français dans la détérioration des relations franco-algériennes. Plusieurs analystes invités sur ses plateaux ont estimé que la déclaration de Tebboune permet de désamorcer les tensions et de neutraliser la stratégie de Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur et figure de proue de cette offensive anti-algérienne. «Retailleau, désormais isolé, voit son discours fragilisé par cette ouverture affichée par Alger», estiment les analystes. D'ailleurs, L'Express insiste sur la condition posée par Alger pour une reprise du dialogue: «Abdelmadjid Tebboune déplore des attaques répétées de responsables politiques français et demande un retour aux échanges institutionnels». De son côté, France 24 relève que le président Tebboune reste ouvert au dialogue malgré un «climat délétère» et des «déclarations hostiles quotidiennes». Cette intervention du président Tebboune a eu un large écho en France. Sa démarche est perçue comme un pas significatif vers la réconciliation, suscitant des réactions positives dans les milieux médiatiques et politiques. L'opinion publique française, quant à elle, commence à percevoir les vraies responsabilités dans l'escalade des tensions. Contrairement au discours dominant de l'autre côté de la Méditerranée, ce n'est pas l'Algérie qui attise la confrontation, mais bien l'extrême droite et ses relais, notamment dans certains médias contrôlés par des groupes financiers du CAC40. Ces derniers, plus préoccupés par leurs intérêts que par ceux de la France, ont été pris de court par la sortie de Tebboune. D'ailleurs, le Rassemblement National (RN) a tenté une dernière manoeuvre. Jordan Bardella a menacé de «censurer le gouvernement» s'il ne prenait pas des mesures contre l'Algérie. Une déclaration qui trahit les véritables intentions de cette mouvance, héritière de l'OAS et de ses pratiques extrémistes. Mais cette fois, le peuple français ne semble pas dupe. La déclaration de Tebboune a mis en lumière les manipulations en cours, et de nombreuses voix s'élèvent désormais pour appeler à l'apaisement. Plusieurs observateurs soulignent aujourd'hui l'importance de préserver les liens entre les deux pays. La diplomatie reprend ses droits. C'est la voie de la raison...