Le maestro Angella Picco fait revivre le clavecin à l'époque baroque, au Palais de la culture d'Alger... En cette douce soirée de novembre, l'ambassade d'Italie à Alger, le Centre culturel italien, l'Institut régional de formation musicale et le Palais de la culture Moufdi-Zakaria d'Alger, ont convié leurs invités à une douce soirée baroque où le clavecin était à l'honneur. En fait, cet instrument musical découvert chez nous, il y a quelque temps dans un état d'abandon et presque à l'agonie, a été pris en main par nos amis musiciens italiens qui ont voulu, par sa restauration, sa remise sur rails et, ce soir-là, par cette douce prestation, témoigner d'abord de leur amour pour cet instrument qui remonte à l'époque baroque et aussi et surtout permettre aux deux cultures, algérienne et italienne, de construire un nouveau pont d'amitié, de fraternité et de paix. Comme l'a si bien dit le représentant de la diplomatie italienne en Algérie, en présence de nombreuses personnalités venues partager ces moments forts de communion et d'évasion, «la restauration de cet instrument est très importante et symbolise en fait et surtout la renaissance d'une Algérie nouvelle qui promet paix et prospérité». Cette louable initiative est encore une fois à mettre sur le compte du Rotary Club, cette organisation humanitaire et caritative qui active dans le monde entier et qui compte déjà plus d'un million deux mille sept cents membres qui oeuvrent tous pour rapprocher les différentes cultures, unir les différentes communautés et faire régner la paix et la fraternité là où la politique a échoué. Ils ont à leur actif de nombreuses actions humanitaires et culturelles à l'échelle internationale. Ce soir-là, le Rotary Club a permis à l'Institut régional de formation musicale de bénéficier de ce clavecin restauré, et ce fut Madame Zahia Yahi, chef de cabinet du ministère de la Culture, qui le reçut symboliquement. C'est donc, une Angella Picco, toute en sensibilité et en finesse, en main de maître, qui accompagna ce geste en offrant à l'assistance une soirée «baroque» qui lui permit de s'évader durant quelque temps, de la réalité de l'époque actuelle et de rêvasser dans une autre aire romantique, transportée par un son parfois triste, parfois gai, mais toujours plaisant, d'un clavecin, remis à la vie et adapté à des morceaux musicaux classiques de Haendel, Bach, Couperin, Antonio d'Anto ou encore Dornenico Searlatti. Comme témoignage de cette volonté de communion entre nos deux cultures, le chant méditerranéen d'Antonio d'Anto, composé en 2006 et inspiré de thèmes populaires algériens (Koum tara, Ashtah ashtah Taous) fut l'extase du moment. La musique a été, encore une fois, une occasion de rapprocher deux cultures...