Il préfère le dialogue à l'écoute prônée par Ségolène, attitude passive selon lui. Jeudi soir à l'émission «A vous de juger», Nicolas Sarkozy officiellement candidat à la présidence, après investiture de son parti l'UMP, a eu à expliquer son slogan de «rupture tranquille». Je veux «le changement», dira-t-il «pour faire différemment et non pas pour renier le passé» et en allusion aux rumeurs sur sa mauvaise relation avec Jacques Chirac, il précise qu'il ne veut attaquer personne «notamment le président de la République». Enrico Macias, invité sur le plateau, l'interpellera sur la question de l'immigration, et l'on découvre alors un Sarkozy plus ouvert. Il s'engage à regarder les dossiers de certains enfants scolarisés sans papiers tout en signalant que le sujet est extrêmement difficile. En revanche, il est toujours opposé à une régularisation massive des sans-papiers car, dit-il, «je créerais une nouvelle filière d'immigration». Il rappellera que la France a connu trois opérations de ce type -1981, 91, 97- et chaque fois «ça reconstitue le stock de clandestins». Concernant le vote des étrangers de pays hors Union européenne, il assortira leur vote uniquement aux élections municipales, d'un certain nombre de conditions: payer les impôts, être en situation régulière, résider en France depuis dix ans et surtout avoir la réciprocité dans le pays d'origine. Un certain nombre de journaux considéraient hier que Sarkozy avait mis de l'eau dans son vin sur la question de l'immigration. En tout cas, au sein de son parti, sa vision est totalement soutenue par les militants d'origine étrangère. Ainsi, le cercle de réflexion des Franco-Africains au sein de l'UMP se réjouissent de la candidature de leur président et lui apportent un soutien indéfectible. Dans un communiqué de presse, le Cerfa et le secrétaire national chargé des associations issues de l'immigration, Abderahmane Dahmane, se félicitent des actions du président de l'UMP en faveur de la diversité au sein de l'UMP et dans la société française. Les Franco-Africains du parti estiment que par sa décision de candidature, Sarkozy «s'engage à faire triompher confiance, respect, travail, justice et responsabilité dans la France de demain. Une France dans laquelle tout citoyen trouvera sa place quelles que soient ses origines». Pourtant, dans son parti, d'autres voudraient bien faire cavalier seul et prétendre à la candidature. C'est le cas de Michèle Alliot-Marie qui s'échauffe pour une éventuelle annonce dans les jours qui viennent. Pour l'instant, cette candidature n'inquiète pas Sarkozy qui continue d'être le favori des sympathisants de l'UMP. Dans un récent sondage Le Point, il est à 77% devant MAM à seulement 17%.Quant à Ségolène Royal, la candidate du PS, elle a eu droit jeudi soir aux compliments de son adversaire qui s'est emporté pour la défendre: «Ne réduisez pas Ségolène à son statut de femme, elle vaut plus que cela.» Sarkozy dénoncera néanmoins «l'immobilisme» des socialistes et dira qu'il préfère pour sa part, le dialogue à l'écoute prônée par Ségolène, attitude passive selon lui.