Ses chansons étaient des références en matière de soul music et de rythm and blues, et sa façon de danser, unique... L'information est tombée tel un couperet, James Brown, surnommé «le Parrain de la soul» ou «M.Sex Machine», est mort à l'âge de 73 ans à Atlanta, selon des médias américains. Ceux-si ont affirmé que le chanteur noir américain avait été admis, la veille au soir, à l'hôpital Emory Crawford Long de cette métropole de Georgie (sud-est des Etats-Unis), avec des symptômes de pneumonie. Connu pour ses performances scéniques et ses tenues de scène voyantes, à paillettes, James Brown alias «M.Dynamite», a enregistré plus de 50 albums, vendus à des millions d'exemplaires dans le monde. Aujourd'hui encore, l'artiste est repris en force, tant ses chanson phares ont marqué toute une génération. Sa façon de danser, donnant le tournis, était tout simplement unique. Depuis le succès de Please, please, please en 1956, le chanteur a tout inventé, ou mieux, s'est tout réapproprié: la soul music, le rythm and blues, le funk et même le rap. Né de parents pauvres en Caroline du Sud ou en Georgie, selon les sources, il n'a jamais voulu révéler sa véritable date de naissance que l'on situe entre 1928 et 1933. Peu après sa venue au monde, sa famille déménage à Augusta (Georgie) et le jeune James survit en ramassant du coton chez les riches propriétaires ou en cirant des chaussures dans le centre-ville. Il est aussi rabatteur pour filles de joie, et est condamné pour vol à l'âge de 16 ans. Ironie du sort. C'est en prison qu'il rencontre Bobby Byrd et entre dans son groupe de gospel avant de rejoindre, en 1952, les Starlighters qui changent alors de nom pour devenir James Brown and the Famous Flames. Le groupe fait deux albums, Please, please, please en 1956, et Try me en 1958, tout en délaissant quelque peu le gospel pour un rythm and blues bien plus nerveux. En 1962, James Brown enregistre un album live à l'Apollo de New York, à l'issue duquel il enregistre un franc succès. Deux ans plus tard, il officie en solo et connaît ses premiers grands succès en tant que tel: l'album Out of sight contient les tubes Papa's got a brand new bag et I got you (I feel good), aujourd'hui des grands classiques. En 1970, c'est l'apothéose avec Sex machine, la chanson qui va le propulser au rang de star et le fera entrer au royaume de la postérité. Dans les années 70, la vague disco arrive et submerge presque James Brown et son funk endiablé. Il continue avec un nouveau groupe, les Pacesetters, et renoue avec le succès grâce à It's too funky here en 1978. Les Blues Brothers lui rendent hommage à l'aube des années 80, en lui confiant un rôle de prêtre dans ce film devenu, lui aussi, culte. Disparu un peu des sunlights, c'est véritablement le cinéma qui le relance puisque le film Rocky IV, en 1986, lui permet de triompher avec Living in America. Depuis cette période, James Brown a enchaîné séjours en prison, cures de désintoxication et disques de qualités diverses. En 2001, paraît un album hommage Doing the James Brown où l'on retrouve Aretha Franklin et Otis Redding. Après une vie faite d'excès en tous genres, il apprend, à la fin de l'année 2004, qu'il est atteint d'un cancer de la prostate. Mais le «le Parrain de la soul» ne se laisse pas abattre pour autant. Sa force se déchaînera d'une façon pour le moins surprenante. L'artiste est connu pour son tempérament de feu et sa gouaille passionnelle. Il en fera usage, aussi, loin de la scène...Trafic de drogue, coups et blessures à agents de police, tentative de fuite, violence conjugale s'ajoutent à son casier judiciaire déjà fourni. En 1988, James Brown est condamné à six ans de prison pour tentative d'agression contre des policiers. Il est mis en liberté conditionnelle au bout de deux ans et demi. Veuf, James Brown avait été marié trois fois. Une personnalité de fer, de la gueule et une présence à tout dynamiter, voilà, cependant, ce que le public retiendra de lui!