Cette tendance est à l'origine d'un sentiment d'insécurité croissante en matière d'emploi. La tendance générale de l'évolution de l'emploi est marquée par l'expansion de l'emploi non permanent, révélatrice d'une plus grande précarisation de l'emploi. Un constat dénoncé par le Conseil national économique et social (Cnes) dans son rapport sur le développement humain. En effet, les salariés non permanents représentent plus de 49% de la création d'emploi au cours de la période 2001/2005 contre 28% pour les salariés permanents. Les emplois salariés non permanents se sont accrus de 14% contre 4,6% pour les salariés permanents. Bien que ces derniers, avec une proportion de 58% en 2005, restent dominants dans la structure de la population des salariés, cette tendance, conjuguée à l'absence de protection sociale est à l'origine d'un sentiment d'insécurité croissante en matière d'emploi, selon le rapport. Il est constaté, également, l'arrivée massive des femmes sur le marché du travail durant la dernière décennie expliquée par la baisse du pouvoir d'achat et la dynamique du secteur informel, permettant au travail à domicile d'augmenter sensiblement. En 2005, la population active féminine s'élevait à 1,42 million de personnes, soit un accroissement moyen annuel de 2,5%. Cependant, le rapport qui a détaillé le rôle des dispositifs d'emploi, comme l'Ansej, l'Angem et la Cnac, a dressé un bilan positif sur ces institutions. Celles-ci ont contribué à la résorption du chômage tant par le nombre d'emplois offerts annuellement (plus de 300.000 en équivalent permanent) que par leur localisation dans les zones en retard de développement. Les dispositifs relatifs à l'emploi ont mobilisé près de 100 milliards de DA entre 2001 et 2005, plus de 23 milliards de DA pour la seule année 2005. Présentant des statistiques sur le chômage, le Conseil révèle que celui-ci est le plus élevé chez les moins de 20 ans avec un taux de 34,3% et il est encore plus élevé chez les garçons (34,7%) qui sont les plus touchés par le phénomène de la déscolarisation. Quant au taux de chômage des personnes adultes âgées de plus de 40 ans, il est inférieur à 5%. Ce dernier a été calculé à partir des enquêtes sur l'emploi de l'ONS et du recensement de la population ainsi que sur la base de la définition préconisée par l'Organisation internationale du travail (OIT). Selon le président du Cnes, Mohamed Seghir Babès qui a présenté, jeudi, le rapport en matière d'emploi, la population occupée passe de 6,2 millions en 2001 à 8 millions en 2005 c'est-à-dire 1,8 emploi créé. Le taux de chômage a baissé, selon lui, de plus de 50% entre 2001 et 2005. Notons que les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) ont révélé que le taux de chômage est arrivé à 12,3%. Ces statistiques ont été critiquées de part et d'autre, remettant en cause leur fiabilité vis-à-vis de la réalité du terrain. M.Babès a reconnu que les chiffres ne reflètent pas à 100% la réalité. «Dans les prochaines sessions, nous essayerons de nous rapprocher plus de la réalité du terrain et tout ce qui est à revoir concernant les statistiques sera corrigé», a-t-il déclaré en précisant que tous les chiffres retenus dans le rapport sont approuvés par le Pnud.