Soltani saute de joie devant l'insupportable anarchie qui règne dans la maison FLN. Mokri puis Soltani répètent à l'envie que le MSP «s'est distingué par rapport aux autres formations politiques dans l'opération des candidatures». Le patron du parti pousse le bouchon plus loin en disant euphorique: «Nous n'avons pas entendu au MSP les effondrements que nous avons entendus chez les autres partis». Il se frotte les mains de réjouissance. Selon Mokri, président de la commission électorale du MSP: la procédure a commencé par la base en remontant les étapes jusqu'à la commission nationale qui n'a fait qu'entériner les choix de la base, en faisant un lapsus, confondant, par deux fois, «hommes de la presse» et «hommes d'affaires». Cette procédure a donné 381 candidats dont 19 femmes (3 parmi elles classées deuxièmes ou troisièmes). La tranche d'âge est autour de 42 ans. Les universitaires représentent 80% des listes. Mais la majorité des candidats du MSP, soit 75%, n'ont jamais été députés. Ils se présentent pour la première fois, alors que 16% se sont présentés une fois et 6% deux fois, pendant que 8% occupent les têtes de listes pour la deuxième fois. Le MSP a organisé une cérémonie de signature des déclarations sur l'honneur des têtes de listes devant la presse. Bien évidemment, les orateurs ont insisté sur l'alternance au sein du parti en exhibant les têtes de listes venues fraîchement du pays profond, sans montrer les ministres candidats. Soltani estime que l'opération d'étude des dossiers est passée comme une lettre à la poste et que seuls quatre recours ont été retenus. Comme les partis sont loin de la perfection, on cite l'exemple de Guelma où le concurrent de tête de liste, imposé par la direction, a dû se présenter en indépendant dans la même circonscription. Il est vrai que le mécontentement n'a pas pris l'ampleur du FLN, mais on ne peut crier sur les toits qu'on est l'exemple même de la démocratie en Algérie alors que chacun sait que tous les partis sont des partis uniques. Le MSP fait l'effort de faire passer la pilule en donnant une chance à la nouvelle élite. C'est louable. Mais dire que nous sommes parfaits parce que les autres ont fauté, relève de la paranoïa. Soltani considère que son parti va évoluer dans un couloir «confortable». Il a, en réalité, appliqué à la lettre le programme que devait faire le FLN, n'était l'anarchie qui a découlé des listes. Il a consacré la journée de jeudi à donner aux candidats têtes de listes les recettes qui leur serviront à damer le pion aux autres concurrents. Les remous du FLN ont été finalement très bénéfiques pour les autres partis de l ‘Alliance présidentielle qui se réjouissent, en attendant que le vieux parti reprenne du poil de la bête.