La mission de collecte est dévolue à l'une des filiales de Sonatrach. Toutes les compagnies pétrolières sont assujetties à une redevance hydrique. Le raisonnement de Abdelmalek Sellal sur cette question est simple: les pétroliers et les grands consommateurs qui pompent l'eau du domaine public doivent payer une taxe. Cette redevance a été décidée dans le cadre de la nouvelle loi sur l'eau, explique le ministre. Plus précisément, la ressource hydrique est facturée plus chère pour les compagnies pétrolières. Ainsi, toutes les sociétés activant dans le domaine pétrolier, au sud du pays, se verront facturer le mètre cube d'eau à 80 dinars. La mission de collecte est revenue à une des filiales de Sonatrach. D'après Abdelmalek Sellal, interrogé sur l'évolution de cette affaire, il s'agit d'une facture fortement «salée» en raison des grosses quantités d'eau utilisées par les compagnies pétrolières. Dans l'incapacité d'avancer le chiffre exact de cette facture, le ministre fera savoir que l'opération suit son cours, annonçant sur sa lancée la collecte d'ores et déjà d'un premier fonds. Et de citer, dans la foulée, les destinations de cette taxe. Il s'agit, primo, de verser une partie dans le budget général de l'Etat. Secundo, l'autre partie devra alimenter le Fonds de soutien à l'eau, créé il y a de cela deux ans. Les économies de ce fonds, jusqu'à ce jour provisoire, seront consacrées, entre autres, à payer les créances de l'Agence de distribution des eaux (ADE). Abdelmalek Sellal a donc opposé une fin de non-recevoir à l'épongeage des redevances des sociétés pétrolières. Pourvu que Sonatrach ne faille pas à ses responsabilités de frapper aux portes de ces firmes. En mettant Sonatrach sur la piste, le ministère des Ressources en eau espère réussir le coup auprès des grosses cylindrées pétrolières, auparavant indomptables. «La machine est en marche», d'après le ministre, qui souligne que le véritable casse-tête se pose auprès d'un autre genre de clients. Ce sont les grands consommateurs qui utilisent l'eau à des fins commerciales. Pour ces derniers, une taxe de 25 dinars par mètre cube leur a été imposée. Toutefois, la difficulté de récupérer cette taxe est due au problème de leur recensement et de leur repérage. A entendre Abdelmalek Sellal, son ministère entend placer au niveau de chaque forage un débitmètre. C'est une solution parmi d'autres, a-t-il précisé. En visite à Tindouf, le ministre a inspecté certains projet liés à la stratégie de développement, notamment l'axe Béchar-Tindouf. Cette politique vise à créer des zones de relais sur un axe de 800 kilomètres. L'option des forages est la plus appropriée. Ils sont d'un débit allant de 3 à 10m3/seconde. La région de Tindouf est dotée déjà, d'une chaîne de 200 forages. Les deux régions de Oum El Assel et de Hassi Khebi, se trouvant sur l'axe Béchar-Tindouf, bénéficient d'un intérêt particulier. Cette politique, explique le ministre, tire sa référence du plan de développement spécial des régions du Sud.