C'est à une vraie «leçon de morale» qu'ont eu droit, hier, les responsables de l'Agence nationale de l'emploi(Anem), et à leur tête son président-directeur général, M.Djaâlal Salim lors d'une conférence de presse animée au siége du ministère, par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. «Une enveloppe financière de 9 milliards de dinars est allouée pour la réalisation du programme 2006-2008. Son application a vu le jour à compter du troisième tiers de 2006» a lancé, d'emblée, le ministre. Intransigeant, comme à l'accoutumée, Tayeb Louh plaide pour une réforme globale de l'Anem. A se fier à ses propos, «cette réforme passe par la modernisation de l'agence, la formation du personnel ainsi que l'investissement.» Destinée à revoir à la baisse le taux du chômage en Algérie, cette agence, semble -t-il, traîne le pas. L'intervention remarquée de M.Tayeb Louh, a donné une idée précise, aux présents, concernant le contrôle rigoureux de la gestion des responsables de l'agence. «Les travailleurs de cette agence sont noyés par la mentalité bureaucratique. Ils ne bougent pas» a-t-il ironisé. Pour que son message ne reste pas «lettre morte», le ministre a, bel et bien, rappelé que la gestion de chaque responsable fera l'objet d'un contrôle au niveau de sa wilaya. En l'absence des résultats escomptés, ledit responsable sera relevé de son poste. «Au niveau local, vous êtes responsables de l'application d'un programme bien déterminé.» a-t-il- prévenu. En annonçant un chiffre de 75 agences qui seront prêtes d'ici la fin de l'année en cours, le responsable de l'Anem s'est vu surpris par une question à la quelle il ne s'attendait guère. «Quel est le nombre d'agences prêtes pour le premier tiers de cette année?» a interrogé Tayeb Louh. Ebahi, M.Djaâlal a demandé qu'un délai de six mois, jusqu'à septembre, lui soit accordé. Réponse positive mais conditionnée par la volonté d'un ministre déterminé à atteindre l'objectif tracé en la matière. Devant les hésitations du premier responsable d'une agence censée réduire davantage le taux national de chômage, le ministre a, fermement, souligné qu'il n'accepte jamais de travailler sur des généralités. Lequel ministre s'est, aussi, interrogé quant à la mise à disposition d'un site Web au profit des demandeurs d'emploi. «C'est le moindre des services qu'on puisse leur rendre» a poursuivi le ministre. Interrogé sur d'autres explications, Djaâlal Salim n'a pas eu de réponses et est resté «bouche bée» lui qui affirmait, chiffres à l'appui que son agence a réalisé des résultats satisfaisants.